Un héritage de service : réflexions de Cartatéguy et d’Aka

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Michel Cartatéguy (left) and Eric Aka (right).

À l’issue de leur mandat comme conseillers de la Province SMA de Lyon, Mgr Michel Cartatéguy et le Père Éric Aka ont choisi de ne pas briguer un nouveau mandat. Dans cet entretien croisé, ils reviennent sur leurs années de service, leurs épreuves, et les espoirs qu’ils portent pour la Société des Missions Africaines.

Lucidité sur l’avenir et choix du retrait

Appelé à jouer un rôle plus important dans le gouvernement de la Province, Mgr Cartatéguy a fait un choix clair : ne pas se représenter. « J’ai quitté la SMA il y a vingt ans pour servir comme évêque. Je ne suis plus au fait des dynamiques internes. Il faut laisser la place à ceux qui vivent pleinement cette réalité. »

Le souci de la beauté et de la liturgie

À Lyon, il a tenu à revaloriser les lieux de prière et à soigner les célébrations. « La liturgie est un art. Une messe mal préparée fait du tort à la mission. Le beau parle de Dieu. Il aide à prier, à accueillir, à vivre ensemble. »

Une transmission en acte

Pour le Père Éric Aka, ce mandat fut une expérience intense, marquée par une responsabilité nouvelle : il fut le premier Africain économe provincial, puis vice-provincial. « J’ai vu dans cet appel une volonté de transmettre, pendant que nous sommes encore debout. »

Il insiste sur l’esprit d’équipe qui a marqué le conseil provincial : « Nous avons tout fait ensemble. Il y avait une vraie confiance mutuelle, chacun apportait ses compétences. »

Des défis concrets et un service assumé

La gestion du personnel missionnaire a été l’un des enjeux majeurs. « Il fallait trouver des confrères pour servir en France, veiller à leur insertion, à leur équilibre. Le soutien de l’Afrique et de l’Inde a été précieux. »

Sur le plan matériel, le défi de la rénovation des bâtiments et de la diversification des ressources s’est imposé : « Il fallait éviter que les maisons deviennent budgétivores, tout en gardant leur vocation missionnaire et fraternelle. »

Un engagement qui touche à l’humain
À l’heure de quitter ses fonctions, Éric Aka confie un message fort : « Servir ses confrères, c’est toucher à l’humain. Chaque confrère est une histoire sacrée. Il faut beaucoup d’écoute et de patience. » Il reste confiant pour l’avenir de la SMA en France : « La France est redevenue une terre de mission. Nous avons des choses à apporter, en particulier notre sens de la communauté et de la foi vécue. »

Un même esprit, une mission continue
Dans leur diversité, les témoignages de Mgr Cartatéguy et du Père Aka résonnent comme une même fidélité à la mission. L’un et l’autre parlent de transmission, d’espérance et de fraternité. Leurs parcours différents convergent vers une même conviction : la SMA a un avenir, à condition d’oser faire confiance à ceux qui viennent, sans oublier ceux qui ont tracé le chemin.

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