Sa Vie
Mgr Melchior de Marion Brésillac

Jeunesse et Vocation Missionnaire

Né à Castelnaudary, en France, le 2 décembre 1813, Melchior de Marion Brésillac provenait d’une famille au passé prestigieux, mais qui avait traversé des épreuves durant la Révolution française. Il était l’aîné de cinq enfants, et son père occupait un poste notable en tant qu’ingénieur et inspecteur du Canal du Midi.

Ordination et Aspirations Inassouvies

La première éducation de Brésillac fut sous la tutelle de son père, et en 1832, il entra au petit séminaire pour poursuivre son éducation secondaire et méditer sur sa vocation au sacerdoce. Il fut ordonné prêtre diocésain le 22 décembre 1838 et devint vicaire à l’église Saint-Michel de Castelnaudary.

L’Appel à la Mission

Malgré sa position confortable, Brésillac ressentit de plus en plus le désir de s’engager dans une œuvre missionnaire. Ses aspirations se heurtèrent à l’opposition de son évêque et de son père. Inflexible dans sa détermination, il se lança dans son périple missionnaire en 1841, rejoignant la Société des Missions Étrangères de Paris (MEP). Il entreprit ce voyage sans dire au revoir à son père et fut affecté à l’Inde neuf mois plus tard, débarquant à Pondichéry le 24 juillet 1842.

Engagement Résolu et Résolutions Missionnaires

Avant de partir pour l’Inde, Brésillac entreprit une retraite spirituelle et formula un ensemble de résolutions, mettant l’accent sur son engagement total à devenir missionnaire, à répandre la Parole de Dieu, et, surtout, à contribuer à la formation d’un clergé autochtone.

Défis en Inde

Brésillac consacra douze années de sa vie à l’œuvre missionnaire en Inde, de 1842 à 1854. Pendant son mandat, il fut confronté au système de castes prédominant, en contradiction flagrante avec le message évangélique d’égalité devant Dieu. Ses efforts pour remettre en question le système des castes, en particulier au sein de l’Église, se heurtèrent à une opposition farouche.

Plaidoyer pour le Changement et un Clergé Autochtone

Malgré ces défis, les compétences pastorales et éducatives de Brésillac furent largement reconnues. Quatre ans seulement après son arrivée en Inde, il fut nommé Pro-Vicaire, puis Vicaire Apostolique de Coimbatore. L’une de ses principales missions fut la création d’un séminaire diocésain. Il mit l’accent sur la nécessité d’un clergé autochtone et d’une hiérarchie, permettant à d’autres missionnaires de se concentrer sur l’évangélisation primaire.

La Décision Difficile de Démissionner

En 1854, Brésillac se rendit à Rome pour présenter personnellement son plaidoyer en faveur de la réforme du système des castes et des coutumes liturgiques en Inde. Bien que ses préoccupations aient été écoutées attentivement par le pape et le Secrétaire de la Propaganda Fide, aucune modification immédiate ne fut mise en œuvre. En conséquence, Brésillac proposa de démissionner de son poste d’évêque, une décision difficile à prendre.

Fondation de la Société des Missions Africaines

Malgré sa démission, le désir de Brésillac de faire de l’œuvre missionnaire persista. Il chercha à retourner au service missionnaire actif et proposa une affectation à l’intérieur de la Côte ouest de l’Afrique. Sa proposition fut acceptée, Rome lui demandant de créer une société de missionnaires pour cette mission. En février 1856, Rome lui accorda la permission de créer la Société des Missions Africaines.

Expansion de la Communauté Missionnaire

Muni de ce mandat, Brésillac entreprit de recruter des candidats et de réunir des fonds. Sa communauté missionnaire s’agrandit progressivement, et le 8 décembre 1856, il conduisit un groupe de six personnes au sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière à Lyon, en France. Là, ils consacrèrent la Société à Notre-Dame, se dédiant à l’œuvre des Missions Africaines.

Héritage et Défis en Afrique de l’Ouest

La mission de Brésillac le conduisit en Afrique de l’Ouest, où il arriva à Freetown, Sierra Leone, le 14 mai 1859, en tant que premier Vicaire Apostolique de Sierra Leone. Il était accompagné d’un prêtre et d’un frère. La région était confrontée à une situation désespérée, avec la variole décimant la population africaine et la fièvre jaune touchant les Européens.

Perte Tragique et Souvenir

Au cours d’une série d’événements tragiques, plusieurs membres du groupe de Brésillac tombèrent malades et décédèrent, sans qu’aucun prêtre ne soit disponible pour leur administrer les derniers sacrements. Brésillac lui-même décéda le 25 juin 1859, ne laissant qu’un prêtre gravement malade derrière.

Un Hommage Durable

Une petite chapelle a été construite dans le cimetière de Freetown, où Brésillac et ses compagnons furent initialement inhumés. Leurs restes ont ensuite été déplacés vers la Maison des SMA à Lyon, en France. En 2009, l’archevêque Ganda de Freetown et Bo a béni la chapelle, commémorant l’héritage durable de Melchior de Marion Brésillac et de sa mission. La SMA continue de célébrer la Fête de l’Immaculée Conception comme son Jour de Fondation. Le travail et la vision de Brésillac ont perduré sous les soins de son ami proche et conseiller, le père Augustin Planque.

Candidature pour la sainteté

Depuis janvier 1928, les restes de Brésillac ont été inhumés dans la chapelle de la Société des Missions Africaines à Lyon, en France. Il est candidat à la sainteté dans l’Église catholique romaine, et l’enquête pour sa béatification a été conclue en mai 2000. Tous les documents ont été remis à la Congrégation pour les Causes des Saints et attendent une action ultérieure. Le pape François l’a nommé Vénérable le 27 mai 2020.