Le Magistère de l’Église enseigne, propose et invite à la création d’itinéraires pour le développement durable de la Planète. Chemin qu’a emboité l’ONU qui depuis près de six ans, déjà travaille également sur la même voie, avec son agenda 2030.
Du Pape François aujourd’hui au Pape Paul VI hier, en passant par le Pape émérite Benoît XVI, l’église a toujours été soucieuse de l’intégrité de la création ; attirant à divers époques l’attention à un soin plus responsable de celle-ci. En se faisant, Elle s’est fait précurseur de l’Agenda 2030, qui se veut un programme d’action pour les hommes, la planète et la prospérité.
Quatre mois avant l’adoption dudit agenda, le Pape François avec l’encyclique « Laudato si’ », sur le soin de notre maison commune du 24 mai 2015, proposait déjà les fondations du développement durable et invitait toute l’humanité à contribuer à sa construction. Il soulignait que « face à la détérioration globale de l’environnement », il veut s’adresser à chaque personne qui habite cette planète ; lançant ainsi un appel universel à prendre soin de la création.
Ce qu’il soutient également dans sa dernière encyclique « Fratelli Tutti », du 3 octobre 2020, rappelant que « protéger le monde qui nous entoure et nous contient, c’est prendre soin de nous-mêmes. Mais il nous faut constituer un ‘‘nous’’ qui habite la Maison commune ».
Mais bien avant le Pape François, Saint Paul VI dans la lettre apostolique « Octagesima Adveniens » de 1971, fût certainement le premier à faire retentir la sonnette d’alarme quant à la dégradation de notre planète. Il écrivait à cet effet que l’homme « par une exploitation inconsidérée de la nature (..) risque de la détruire et d’être à son tour la victime de cette dégradation. Non seulement l’environnement matériel devient une menace permanente : pollutions et déchets, nouvelles maladies, pouvoir destructeur absolu ; mais c’est le cadre humain que l’homme ne maîtrise plus, créant ainsi pour demain un environnement qui pourra lui être intolérable. Problème social d’envergure qui regarde la famille humaine tout entière. »
Puis, à l’occasion du 25e anniversaire de la FAO, le 16 novembre 1970, Saint Paul VI a évoqué « l’urgence et la nécessité d’un changement radical dans la conduite de l’humanité, pour être sûr de sa survie. »
Le Pape Saint Jean-Paul II, dans sa première encyclique « Redemptor Hominis » du 4 mars 1979, avait indiqué que l’homme semble souvent «ne percevoir d’autres significations de son milieu naturel que celles de servir à un usage et à une consommation dans l’immédiat. Au contraire, la volonté du Créateur était que l’homme entre en communion avec la nature comme son « maître » et son « gardien » intelligent et noble, et non comme son « exploiteur » et son « destructeur » sans aucun ménagement ». Par la suite, en 2001 il a invité tout le monde à une « conversion écologique », soulignant deux aspects : d’une part l’écologie physique, soucieuse de protéger l’habitat des différents êtres vivants et d’autre part l’écologie humaine, soucieuse de « rendre plus digne l’existence des créatures, protégeant le bien primordial de la vie dans toutes ses manifestations et préparant pour les générations futures un environnement qui soit toujours plus conforme au projet du Créateur. »
C’est en cela que le pape émérite Benoît XVI avait reconnu en 2008, considérant la création comme partant de Dieu, que des revendications vraies et efficaces contre sa destruction « peuvent être réalisées et développées ».
Le Pape François, dans son message lors de la Journée Mondiale de la Paix du 1er janvier 2021, il a proposé au monde la « grammaire du soin », qui consiste en « la promotion de la dignité de toute personne humaine, la solidarité avec les pauvres et les sans défense, la sollicitude pour le bien commun, la sauvegarde de la création ».
Enfin, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Terre, le 22 avril 2021, il a souligné que «la nature mérite d’être protégée, et que les interactions humaines avec la biodiversité de Dieu doivent avoir lieu avec la plus grande attention et le plus grand respect : prendre soin de la biodiversité, prendre soin de la nature. Et tout cela nous l’avons appris encore davantage au cours de cette pandémie, souligne t-il; tout en mettant en évidence comment les deux catastrophes mondiales, le Covid et le climat, démontrent que nous n’avons plus le temps d’attendre. « Le temps presse et comme le Covid-19 nous l’a enseigné, nous avons les moyens pour affronter le défi. C’est le moment d’agir, nous sommes à la limite. »
Un appel à l’action sur lequel les Nations Unies travaillent depuis plus de six ans avec l’Agenda 2030.
L’Agenda 2030
Le plan d’action global proposé par l’ONU a été adopté le 25 septembre 2015 par ses 193 états membres.
Avec ce projet, c’est «la première fois que les dirigeants du monde s’engagent dans une action et un effort commun à travers un agenda politique aussi vaste et universel ». L’agenda est composé de 17 objectifs de développement durable et 169 cibles (ou sous-objectifs) à atteindre à l’orée de l’année 2030.
Le but est de répondre aux « aspirations des hommes et des femmes du monde entier, qui veulent vivre en paix, en sécurité et dans la dignité sur une planète en bonne santé .»
Ainsi, comme le dirait Gro Harlem Brundtland dans son rapport, l’Agenda 2030 se veut d’aider « la génération actuelle à répondre à ses besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs. »
La grande nouveauté de l’Agenda réside dans le fait que pour la première fois un jugement clair est exprimé sur la non-durabilité du modèle de développement actuel, non seulement sur le plan environnemental, mais aussi sur le plan économique et social ; dépassant ainsi définitivement l’idée que la durabilité est uniquement un enjeu environnemental et affirmant une vision intégrée des différentes dimensions du développement.
D’un point de vue d’action personnelle, vous pourriez téléchargez l’application « ActNow » des Nations Unies. Vous y trouverez des conseils quotidiens faciles pour vous aider à vivre durablement.
Puisque chacun de nous peut faire une différence et que nos actions comptent, nous sommes tous appelés à contribuer d’une manière ou d’une autre. Faisons donc ce qu’il est nécessaire de faire, aussi petite soit -elle, pour parvenir au développement durable de la maison commune. Ses petites actions pourraient ressembler à une goutte dans l’océan ; mais comme le dirait Mère Theresa, si cette goutte venait à lui manquer, l’océan aurait quelque chose en moins.
Au Niveau de la SMA
Ses petites actions pour la préservation de notre milieu naturel, la SMA comme de nombreux autres instituts religieux les mènent. Il suffit de se tourner vers la commission du généralat de Justice, Paix et Intégrité de la Création pour se rendre compte du travail abattu. Des entités comme l’Irlande et le Ghana, pour ne citer que ceux-là, en ont fait du combat pour préservation de notre milieu naturel l’une de leur priorité. L’Irlande par exemple cette année a parmi tant d’autres initiatives, organisé pendant deux semaines durant une campagne de sensibilisation à la biodiversité ; et à travers plusieurs vidéos à appeler à une forme d’actions. Des initiatives parmi tant d’autres.
Au Ghana, on pourrait parler de Eco Office à travers ses nombreuses campagnes de sensibilisation tant dans les milieux scolaires que sanitaires.
Cependant, si bons nombres de nos entités sont déjà bien lancé dans le processus de préservation de notre milieu naturel, il y a encore un certain nombre qui sont appelés à un effort supplémentaire.
Comme le dirait le Pape François, c’est ensemble, à travers nos efforts conjugués que nous arriverons à sauver notre planète, notre case commune.
Brice Ulrich AFFERI
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