Nous sommes dans le mois de Mai. Un mois dédié à notre très chère mère la Bienheureuse Vierge Marie. Nous vous proposons ici un interview réalisé avec la Sœur Marie-Hélène ROBERT, Nda et le P. Pierluigi MACCALLI, Sma.
Dans cet interview, la Sr. Marie-Hélène ROBERT, Professeure de théologie à l’Université Catholique de Lyon et Supérieure Provinciale NDA de France, nous livre la position de l’église sur le recours à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie. Une position que vient embellir et renforcer le témoignage du P. Pierluigi MACCALLI.
Interview avec Sr. Marie-Hélène ROBERT, NDA
Pourquoi faisons-nous recours à l’intercession de la Vierge Marie ?
Moi je dirais que c’est une question de relations interpersonnelles. En fait, il y’a des événements dans la vie qui sont douloureux et où Marie se manifeste, intervient de manière très discrète. Ça peut être à l’occasion de la maladie d’un proche. Ça m’est arrivé, à mon papa. Il était parti un petit peu loin dans la campagne et puis il était tout seul pendant ce temps-là, une semaine. Et Marie m’a dit : mais mets-toi à genoux et pris moi. C’était une époque où j’allais plusieurs semaines par année à Lourdes et où cette intercession a apparemment guérie papa qui était loin. Et l’infirmière m’a appelé en me disant : votre papa a failli mourir, on ne sait pas ce qui s’est passé mais on l’a sauvée in extremis ; et pour moi c’était un déclencheur. J’avais une vingtaine d’années, c’était un déclencheur.
Elle est vraiment attentive, elle est présente et en même temps ce n’est pas elle qui va remplacer l’action de Dieu bien sûr ; mais elle et elle est proche, comme une maman attentive ; voilà ce que je dirai qui aime tous ses enfants.
J’ai fait l’expérience aussi en Egypte à Zeitoun, de Notre Dame de Zeitoun, qui est apparue d’abord à des musulmans en silence sans rien dire, sans un mot ; et puis ses musulmans ont été frappés, sont allés appeler d’autres personnes du même quartier, dont des chrétiens coptes qui ont dit : mais voyons c’est Marie. Marie pendant ces années 70 a été celle qui a vraiment rapproché les chrétiens et les musulmans qui venaient ensemble la prier.
Elle a une action maternelle universelle en fait ça, c’est très important. Après ce que je me dis, c’est qu’elle n’a rien refuser à Jésus et comme elle ne lui a rien refusé et qu’elle est sa maman ; très souvent je lui dis : mais Jésus qu’est-ce que tu vas refuser à ta maman elle ne t’a rien refusé ; Qu’est ce que toi tu vas lui refuser. C’est une prière je sens qui le touche et c’est Lui qui l’exauce dans le sourire de Marie.
Pourquoi ne pas aller directement à Jésus, pourquoi passer par Marie ; pourquoi même passer par quelqu’un ?
Ce n ‘est pas obligatoire de passer par Marie ou par un Saint ou des personnes qu’on a connus qui qui sont certainement au ciel. Ce n’est pas une obligation mais c’est un signe de la communion.
Jésus n’est pas jalouse de sa puissance, de sa gloire ou de son amour. Il aime quand ça circule, Il aime le partager et donc ce n’est pas obligatoire bien sûr de passer par d’autres médiations. C’est Lui le seul Médiateur et toutes les autres médiations sont dans sa Médiation à Lui. Elles lui sont toutes subordonnées. Ça fait un grand signe vers cette communion universelle en fait. On est reliés les uns aux autres par la fine pointe de l’âme, par nos existences, par ce qui fait le concret de notre vie. On est proche les uns des autres. Ce que je vis à des répercutions sur ce que vit une autre personne.
Comment peut-on comprendre la médiation de Marie par rapport à celle de Jésus ?
Ce qui est très clair, c’est qu’il n’y a qu’un médiateur et un seul médiateur le Christ. Et le Christ n’est pas jaloux de cette médiation ; Il la partage, dans le sens où il permet que nous ayons recours à des médiations qu’on appelle dérivés ; dérivés de l’unique médiateur mais qui ne peuvent pas prendre la place de la médiation de Jésus. C’est-à-dire, si dans votre prière vous mettez volontairement, consciemment Jésus de côté ce n’est plus une prière chrétienne, c’est évident. Ce qui va être important, c’est de prier Marie en lui disant prie pour nous. C’est-à-dire on s’adresse à Marie en lui demandant de prier pour nous. On ne demande pas à Marie d’exaucer telle ou telle chose ; on demande à Marie d’être avec nous, notre auxiliaire, notre protectrice, pour prier Jésus. Elle est de notre côté, elle est humaine. Ce n’est pas une quatrième personne de la trinité : ce n’est pas au choix Jésus, l’Esprit, le Père ou Marie ; c’est un autre ordre. Mais, c’est vrai que cela demande un peu d’éducation chrétienne, de remettre un petit peu les choses en place. En même temps, je pense que vu du ciel tant qu’il n’y a pas de mauvaises intentions ce pas ce n’est pas si grave que ça ; parce qu’ils sont très unis, Marie et Jésus. Elle l’a porté, elle l’a élevée ; et il l’a élevé dans la gloire du ciel, elle est dans la gloire du ciel. Entre eux ça communique très bien. C’est pour nous que ça pose problème.
Témoignage du P. Pierluigi MACCALLI, SMA
Quand j’étais dans le désert j’avais trouvé des petites coquilles ; j’en ai pris 10 dans ma poche. Je me promenais et je passais ses petits coquillages d’une main à l’autre ; d’une une poche à l’autre pour prier mon chapelet. Et dernièrement, je me suis fait moi-même un chapelet avec un tissu ; le même tissu qui protégeait ma tête du soleil et j’ai pu faire des nœuds et j’ai fait un dizainier que j’ai gardé dans ma poche tout au long de ces derniers mois. Et alors là, j’ai confié à Marie ma prière quotidienne avec les mystères que je connais, les mystères du rosaire mais j’en ai inventé de nouveaux quand j’étais dans le temps de l’avent, le temps de noël, le temps ordinaire. J’ai ajouté les ministères des apôtres, des témoins, des martyrs.
Disons en quelque sorte que j’ai avancé la réforme du pape jean Paul II qui avait ajouté les mystères lumineux ; moi j’ai mis aussi les ministères de noël, le mystère de pâques, le mystère de l’Esprit Saint, de la pentecôte, des témoins et je faisais ma prière et portais tout en prière. Et dernièrement étant donné que j’avais ce chapelet de nœuds, j’ai confié ma situation à Marie qui délie les nœuds, qui est un peu la prière que le pape François nous a fait connaître. Je disais à Marie, voilà, je te présente ce gros nœud ; à toi de le délier.
Quand J’ai été libéré, je ne sais pas si c’est la providence ou une coïncidence, c’était le 7 octobre : le jour de la fête de Notre Dame du Rosaire. C’est ce jour-là, qu’ils m’ont annoncé que tout était fini. Et après, le lendemain, le 08, j’étais effectivement libéré.
A Notre Dame qui délie les nœuds je disais : je te confie ce gros nœud et je crois qu’elle m’a écouté. Cela a dû lui donner du travail parce que cela a duré au moins deux ans ; mais à la fin elle à réussi à le délié. C’est un gros nœud qui a été délié par cette confiance, cette prière et je crois que Marie a intercédé.
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