Les débuts de l’évangélisation de la Côte d’Ivoire furent prometteurs. En 4 ans, 7 missions et 7 écoles sont créées. En 1898, les religieuses Notre-Dame des Apôtres sont arrivées. La mission de la Côte d’Ivoire est ainsi définitivement fondée.
Mais les débuts de cette évangélisation furent aussi laborieux.
Les missionnaires ont vite été confrontés à la maladie et à la mort.
Rév. P. Lorenzo RAPETTI, SMA:
« La mission de la Côte d’Ivoire a une proximité particulière avec l’expérience de la vie missionnaire de Brésillac. Il a payé un lourd tribut au début. Comme lui, il a payé de sa vie. Ainsi la mission ivoirienne avec les épidémies de fièvre jaune a manifesté vraiment une forme de proximité avec cette réalité de grain de blé qui tombe en terre et qui meurt et qui porte beaucoup de fruit. »
Les grandes épidémies successives de fièvre jaune qui sévirent à Bassam entre 1899 et 1903 rendirent difficiles les conditions de vie des populations. La jeune colonie française de Côte d’Ivoire qui avait établi ses quartiers généraux dans cette ville de Bassam fut obligée de délocaliser sa capitale à Bingerville. La crise épidémique emporta outre-tombe environ 25% de la population européenne présente. 12 missionnaires sma sur un total de 19 décédèrent, ainsi que 5 religieuses Notre-Dame des Apôtres.
Rév. P. Dario DOZIO, SMA:
« Le Père Matthieu Ray, premier préfet apostolique, fut le 1er à mourir de la fièvre jaune. On est en 1899. Ça fait 3 ans qu’il est là. Il était à Memni pour bénir les nouvelles constructions des Pères quand on lui dit, il ne faut plus rentrer à Bassam parce qu’il y a la fièvre jaune. Ils ont même mis un cordon sanitaire pour que les missionnaires et les gens n’y rentrent ni ne sortent. Lui il dit, je veux rester près de mes paroissiens. Donc, contre les ordres du gouvernement, il revient à Bassam et au bout de 5 jours il meurt. Il donne sa vie pour rester près de ses paroissiens à Grand Bassam. Il a 51 ans. »
Rév. P. Dario DOZIO, SMA:
« Le Père Georges Meyer. Il a 23 ans quand il arrive en Côte d’Ivoire en 1900. Il est plein d’enthousiasme. En octobre, il écrit à ses parents, « c’est très joli ici. Il fait un peu chaud, mais c’est très beau. J’ai beaucoup de travail à faire avec les enfants, avec les jeunes. Pour Noël, chers parents, je vais vous écrire une très belle lettre que vous allez recevoir, et puis vous aurez des nouvelles de ma vie ». Et la nouvelle de sa mort arrive avant la lettre. Il a 23 ans. Père Mauricio Grosjacques, c’est le 1er Italien qui va en Côte d’Ivoire comme missionnaire sma. En 1902. Il a 34 ans. Il a déjà eu un peu de fièvre quand il était au Ghana, appelé la Côte de l’Or autrefois. Et quand il est maintenant à Bassam, son curé lui dit, c’est une situation difficile, il y a des maladies, il faut partir, toi qui es jeune. Lui ne veut pas partir. Son curé et lui font palabre parce que tous les deux veulent rester sur place. Et c’est lui le jeune qui gagne parce qu’il dit, je suis vacciné. J’ai déjà eu la fièvre. 5 jours après, il meurt aussi. Même chose pour le Père Jean Joseph Perreau, 24 ans. »
Rév. Sr. Irini CHENOUDA, NDA:
« Les débuts de notre mission n’ont pas été faciles (…) Je donne l’exemple de Bassam, les sœurs arrivent en 1898, il faut fermer cette mission et la brûler à cause de la fièvre jaune, une sœur décède, sœur Damien. Nous ouvrons de nouveau Bassam, en 1903, et c’est le même phénomène. »
Rév. P. Dario DOZIO, SMA:
« Quand le Pape Pie X entend parler de toute une série de jeunes missionnaires qui meurent l’un après l’autre à cause de la fièvre jaune, il dit, ce sont des martyrs. »
Rév. P. Pascal AKAFFOU GRAH, Prêtre Diocésain d’Abidjan:
« Sunt Martyres. Ça, ça m’a frappé. Effectivement ce sont des martyrs, des témoins. »
Rév. P. Dario DOZIO, SMA:
« Vraiment on peut dire beaucoup de choses de ces missionnaires. Ils vivaient dans une époque différente de la nôtre. C’était le temps de la colonisation. Mais ils ont payé de leur vie. Ils ont payé de leur sang. »
Les deux fondateurs de la mission de Côte-d’Ivoire continuent à veiller sur leur mission. Entre la tombe du père Hamard à Moossou et celle du père Bonhomme à Sinématiali, ont prospéré des nombreuses missions qui font aujourd’hui la grandeur de l’Église de Côte-d’Ivoire.
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