Ce que c’est que d’être un missionnaire SMA en Angola aujourd’hui

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Ce que c’est que d’être un missionnaire SMA en Angola aujourd’hui
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Jacques A. Mahutin 3

Ordonné en 2005, le p. Jacques a travaillé comme prêtre missionnaire SMA dans trois pays différents, parlant trois langues officielles: l’anglais, le français et le portugais. J’ai eu l’occasion de l’interviewer au sujet de sa riche expérience lors de sa visite à notre bureau du 150 Lyon et voici ce qu’il a dit …  

Je m’appelle MAHUTIN Jacques Alain. Je suis né le 22 juillet 1976 à Kpangouin, en Côte d’Ivoire. J’ai fait mes études primaires et du 1er Cycle à Man et au lycée de Guiglo. C’est à Guiglo que j’ai ressenti le désir de devenir prêtre et que, avec l’aide du groupe vocationnel et des directeurs de vocation, mon désir de devenir missionnaire a été révélé. J’ai découvert la Société des Missions Africaines grâce à mon curé, le regretté Hubert Daudé, et après un an de séjour (comme un petit stage) avec lui sur la paroisse, j’ai rejoint la SMA en 1997, à Ebimpé, où j’ai commencé la philosophie. J’ai fait mon premier serment à Calavi en l’an 2000, le stage à Afram Plains au Ghana, et après 4 ans de théologie à Tangaza Collège, à Nairobi, j’ai été ordonné prêtre le 2 juillet 2005 à St Michel d’Adjamé, (Abidjan) par Mgr. Michel Cartatéguy, sma.  Comme première affectation, j’ai été envoyé en pays anglophone, au Kenya, à la paroisse  Mary Mother of God de Embulbul à Nairobi, où malheureusement, je ne suis resté que quelques mois avant d’être affecté à la petite paroisse Saint Joseph de Jéricho avec le père Alain Bikini comme curé de la paroisse, et cela à cause du départ de Kevin Mc Garry.  Pendant trois ans, j’ai été aumônier des jeunes de la paroisse et du doyenné de Makadara (qui comptait sept paroisses). Travailler avec les jeunes était très édifiant. J’ai beaucoup appris d’eux, même si c’était parfois difficile. Mais j’ai aussi vécu des expériences très difficiles, particulièrement, l’année que j’ai passée en tant que curé (20082009). Cette période difficile m’a fait beaucoup grandir en maturité surtout et progresser dans bien de domaines. Et Dieu m’a beaucoup enseigné. La prière m’y a aidé. Une chose que je n’oublierai jamais, c’est le soutien que j’ai reçu de la part des chrétiens et surtout de l’Association des Femmes Catholiques, pendant ma courte période en tant que curé de la paroisse.  Après avoir quitté le Kenya en août 2009, j’ai été nommé à Abidjan et j’ai travaillé pendant deux ans à la paroisse St Michel d’Adjamé, où j’avais été ordonné. Travailler à Adjamé m’a redonné la joie d’être un sma. Comme on le dit, Adjamé est un petit CEDEAO où se côtoient plusieurs nationalités et plusieurs ethnies du pays. J’ai travaillé avec le père Roustan sur les CEB et j’ai beaucoup appris auprès de lui. Être aumônier de certains 
mouvements d’adultes et, avec le père Giovanni, être aumônier de la catéchèse des adultes, tout cela m’a aidé à découvrir d’autres aspects de la pastorale.  Les vrais défis sont arrivés avec les élections et la guerre civile qui a suivi. Un défi pour moi en tant que prêtre était d’essayer autant que possible d’être neutre en public, même si, en tant qu’ivoirien, j’avais également pris parti. Il fallait prier et œuvrer pour la paix. J’ai participé avec le père Roustan à plusieurs rencontres interreligieuses sur la nonviolence et donné beaucoup d’enseignements à travers l’expérience que j’avais vécue de la crise politique au Kenya. Ça été ma contribution pour la paix. Aujourd’hui, je travaille en Angola où je suis arrivé en septembre 2011. Depuis février 2015 je suis curé de la paroisse BomPastor, avec les pères Etienne N’Guessan comme vicaire et Lorenzo Adorni (l’ancien curé) comme résident. Les gens sont très accueillants et gentils. A Kicolo nous avons beaucoup de chapelles (chacune ayant aussi ses stations secondaires que nous appelons ‘zones de prières’,) que nous visitons chaque matin et chaque dimanche. Malheureusement à cause de l’insécurité, il nous est impossible d’avoir des réunions avec les groupes ou mouvements les soirs comme nous le faisions à Abidjan, ce qui fait que les activités se concentrent sur les samedis et les dimanches ; en vérité c’est un gros obstacle, car rencontrer tous les groupes, mouvements et chorales, n’est pas facile surtout que les chapelles sont déjà aussi grandes que des paroisses. Un des gros défis de notre mission c’est l’impraticabilité des routes, qui nous fait dépenser beaucoup d’argent pour la réparation des voitures, et l’insécurité. Un autre défi de notre mission c’est le manque de prêtres. Nous sommes en tout 7 prêtres sma en Angola avec 4 paroisses (3 urbaines et une rurale que nous ne voulons pas perdre) et un séminaire propédeutique : trop de choses avec peu de personnes. Nous aimerions laisser une paroisse mais le manque de prêtres dans le diocèse (le diocèse a en tout 10 prêtres diocésains dont 7 sont des jeunes envoyés au séminaire par les pères Luigino et Renzo) nous oblige à continuer ainsi et c’est souvent très épuisant.  J’espère que les nouvelles structures ne tueront pas l’esprit missionnaire sma, et que les membres de la Société continueront à aller « ad gentes ». Être sma, c’est s’abandonner pour servir le Christ dans les plus pauvres.
Dieu bénisse la SMA.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Dominic Wabwireh, sma 

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