« Pierre se mit à lui dire : “Eh bien ! nous, nous avons tout laissé pour te suivreˮ. Jésus lui dit : “En vérité, je vous le déclare, personne n’aura jamais laissé maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l’Evangile, sans recevoir au centuple maintenant, en ce temps-ci, maisons, frères, sœurs , mères, enfants, et champs, avec des persécutions, et dans le monde à venir la vie éternelle » (Mc 10, 28-30).
Ce texte vient après le refus de l’homme riche à l’appel de Jésus : il s’agit de quelqu’un qui veut « recevoir la vie éternelle en partage » (v. 17). Jésus en profite pour approfondir son enseignement sur le lien entre le Règne de Dieu et les richesses. Il le fait après la deuxième annonce de sa passion et de sa résurrection et avant de faire cette annonce pour la troisième fois. Sa formation des disciples est sans ambigüité.
« …sondons notre cœur et nous trouverons peut-être qu’il n’est pas vide de tout intérêt matériel, qu’il n’est pas vide de tout intérêt matériel, qu’il n’a pas renoncé à toute propriété, et surtout à tout esprit de propriété, lequel est cependant incompatible avec l’esprit de l’apostolat […]. Et remarquons que pour mettre sa confiance dans les biens de ce monde il n’est pas nécessaire d’en posséder beaucoup. Il suffit de tenir au peu que l’on possède » (De Brésillac, Retraite aux Missionnaires, p. 137-138).
« Quand est-ce que dans le cœur de l’apôtre-disciple-missionnaire surgit l’ambigüité ? Et quand commence-t-il à se perdre dans les choses que le monde présente comme les véritables richesses au détriment des biens éternels? La pensée de Brésillac nous éclaire : cela nous arrive quand le missionnaire laisse de « sonder son cœur ». Et : Quand notre relation intime avec le Christ est étouffée par notre incapacité de faire de notre vie «un don pour les autres » et nous nous enfermons dans nos propres intérêts égoïstes. Quand nous n’arrivons pas à vivre notre expérience de solitude comme un espace privilégié de rencontre avec le Christ et nous remplissons notre solitude avec des choses matérielles qui nous éloignent chaque fois plus de nous-mêmes, des autres et de Dieu. Quand nous nous éloignons de la souffrance du peuple auquel nous avons été envoyés et nous ne sommes pas en communion avec la souffrance du monde. Quand la compassion est déplacée par l’indifférence, qui est un des maux majeurs du monde moderne.
Pour cela « sonder notre cœur » veut dire rester en contact intime avec la fragilité, la précarité et le caractère transitoire de notre vie. Veut dire aussi rester en contact avec l’identité de notre Dieu qui se fait pauvre pour enrichir notre vie des biens qui ne passent pas. Ce qui nous permet d’envisager notre vie « dans la mesure juste ». Si, au contraire, nous nous enfermons, nous mourons, même si nous sommes apparemment vivants. Il s’agit toujours d’un choix de foi que nous sommes invités à faire : entre le chemin qui conduit à la vie et celui qui nous emmène à la mort. Avoir la « vie abondante en nous » signifie accueillir le chemin indiqué par le Christ. C’est là que nous trouvons notre identité la plus profonde. Jésus nous apprend à renoncer à tout et à nous donner entièrement et sans réserve au service des autres.
En contact avec la Parole de Dieu nous apprenons à être pauvres en suivant Jésus pauvre et à annoncer l’Evangile de la paix sans porter ni bourse, ni sac, ni souliers, sans mettre notre confiance dans l’argent et dans le pouvoir de ce monde (Document d’Aparecida n. 31).
Dans la générosité des missionnaires se manifeste la générosité de Dieu. Dans la générosité des apôtres apparaît la gratuité de l’Evangile. Notre vie appartient seulement à LUI ».
Ceferino Cainelli, sma Angola
Articles précédents :
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– 6 – Qui est le plus grand
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– 4 – Comme les Apôtres… Remplis d’Esprit Saint
– 3 – Comme les apôtres… Allez donc, de toutes les nations…
– 2 – Comme les Apôtres… en communion avec le Christ qui nous envoie …
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