Mission et Miséricorde : Quel Défit pour la SMA?

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Mission et Miséricorde : Quel Défit pour la SMA?
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zgoreLe 159e anniversaire de la fondation de la Sma fut marquée par l’ouverture du jubilé extraordinaire de la miséricorde. Cet évènement ne relève pas du pur hasard mais reste providentiel pour notre société missionnaire.

En effet, Mission et Miséricorde restent deux termes que nous ne pouvons sous aucun prétexte dissocier. De manière très claire dans la bulle Misericordiae Vultus, le Pape François souligne que la vocation missionnaire de l’ Eglise est d’ annoncer la miséricorde de Dieu. Mission selon le Pape se comprend et se vit en terme de miséricorde. En effet, « l’ Eglise a pour mission d’ annoncer la miséricorde de Dieu, cœur battant de l’ Évangile, qu’ elle doit faire parvenir au cœur et à l’ esprit de tous. L’ Épouse du Christ adopte l’ attitude du Fils de Dieu qui va à la rencontre de tous, sans exclure personne» . ( art. 12)

La mission nait de la miséricorde. Elle nait de la compassion que l’ on ressent face à la réalité spirituelle et sociale des hommes. Miséricorde, de son sens étymologique, signifie se laisser toucher au cœur par la misère des autres. L’histoire de l’exode en est une illustration assez parfaite. Dieu dit à Moise « J’ai entendu le crie de mon peuple (…) et je suis descendu pour le délivrer » (Ex 3 : 7-8). Deux mouvements caractérisent l’action de Dieu à travers cette phrase. La première est l’attention qu’il porte à la souffrance humaine. Il se laisse toucher au cœur par la misère de son peuple. Dieu est bouleversé du plus profond de lui par la souffrance. Il compatie émotionnellement à l’expérience douloureuse que vit l’homme. Cependant, il ne se limite pas tout simplement à compatir émotionnellement, mais agit : « Je suis descendu pour le délivrer » . Il sort de lui- même et va à la rencontre de l’homme en vue de lui offrir la liberté gage de son salut. Le Christ dans son activité salvifique en fera de même. Il sera plein de compassion pour les pécheurs, pour les pauvres, pour les angoisser et pour toux ceux et celles qui sont physiquement, spirituellement et culturellement retenus prisonniers. Pour montrer combien de fois son cœur reste ému par la souffrance et la misère humaine, il pleur la mort de Lazard son ami (Cf. Jn 11 : 35). Le Christ ne s’arrête donc pas simplement à l’aspect compassion mais agit. Il guérit les malades, nourrit les foules, ressuscite les morts, pardonne les péchés et annonce des années de bienfaits et de libération pour les captifs.

De cette perspective émerge l’essence fondamentale de l’activité missionnaire. Elle consiste en substance à l’ouverture sur l’altérité, à se laisser toucher par les conditions de misères, de souffrances spirituelles, physiques et morales des hommes, afin d’aller vers les périphéries, de traverser les frontières, de braver les obstacles climatiques et culturels, d’aller là où sont toutes les misères pour offrir la liberté, la paix et la joie que seul l’Évangile du Christ proclamé et vécu avec zèle peut en plénitude offrir.

L’histoire et la vocation missionnaire de la Société des Missions Africaines reflète bien cette dynamique missionnaire. La SMA est née du refus de son fondateur Mgr Marion de Brésillac de fermer son cœur aux cris silencieux de tous ces peuples, particulièrement Africains, qui gisent encore dans l’ombre des ténèbres parce que n’ayant pas reçu la lumière de l’Évangile. La douloureuse expérience du fondateur en Inde aurait pu endurcir son cœur, mais tel ne fut pas le cas. Mu de l’ intérieur par la situation spirituelle et sociale des peuples Africains, Il décida de braver intempéries climatiques, hostilités culturelles, barrage linguistique, au risque de sa vie, pour offrir au peuple Africain vivant dans les zones les plus reculées du continent la joie de rencontrer le Christ. Ultime rencontre qui transforme l’existence en lui donnant sens et consistance.

159 ans après, l’œuvre continue. Nombreux sont ces missionnaires Sma qui, plein de compassions et de tendresses pour les peuples vers lesquels ils sont envoyés, qui très souvent sont comme « des brebis sans bergers » (Mt 9 :36), puisque abandonné de tous, des gouvernements, des pasteurs car ces derniers sont pauvres et vivent dans les hameaux les plus reculés du continent, continuent de braver les obstacles pour leur apporter l’Évangile du Christ qui est libération et salut. La vocation première de la Sma est la mission de première évangélisation, la mission au près des personnes les plus abandonnées tant sur le plan spirituel que social. Nous sommes appelés à sortir de nos conforts tant extérieurs qu’intérieurs pour rejoindre les plus nécessiteux. Une chose doit rester claire dans nos cœurs, le Christ en nous envoyant en mission, ne nous a pas promis une vie paisible, mais a promis d’être toujours avec nous là où nous allions et cela jusqu’ à la fin des temps. Ce qui reste fondamental, c’est de savoir qu’au cœur de notre mission et à la source de notre espérance se trouve le Christ. Nous devons toujours garder comme une flamme allumée la certitude que le Christ est à l’œuvre dans le monde où nous avons été envoyé en son nom. Pour cette raison, nous devons apprendre à chérir et à vivre ces valeurs qui ont été toujours chères à notre fondateur que sont, le sens du détachement et du sacrifice, l’amour de la croix, le don de soi et l’espérance en la divine providence qui est en réalité la foi en la miséricorde de Dieu.

P. Donald ZAGORE, Sma. 

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