La montée au Nord de la Côte d’Ivoire

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La montée au Nord de la Côte d’Ivoire
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Nous voici en 2016, occasion pour vous renouveler mes meilleurs voeux : santé, joie et bonheur à partager, paix et solidarité.

Quelques vues de la montée vers le Nord

Le 30 décembre 2015 « la ruée vers l’nord »

Pour ce genre de voyage mieux vaut partir tôt pour parer à tout éventualité, en effet, rouler de nuit sur des routes accidentées c’est risquer le piège du trou profond à l’aspect innocent. De plus il vaut mieux éviter les embouteillages de la ville qui s’éveille. Malgré toutes ces précautions nous nous sommes payé un bouchon d’environ 35 minutes, sur l’autoroute à la sortie d’Abidjan. Une file immense de camions rangés sur la droite, et nous avançons à petit pas sur la deuxième voie, des voitures pressées ont emprunté carrément le terre-plein central au risque de verser. Au bout d’un ou deux kilomètres, la police nous a fait passer sur la voie en contre sens. La cause de ce bouchon était simplement provoquée par les camions devant passer le pesage ; impatients, ils ont occupé les deux voies sans doute pour faire pression.

Nous avons rapidement rattrapé le retard sur l’autoroute, jusqu’à Yamoussoukro, vitesse autorisée 120 mais souvent dépassée. Ici, les autoroutes ne sont pas isolées, les vélos et piétons empruntent la bande d’arrêt d’urgence sans gilet de sécurité et dans les deux sens ! Certains traversent l’autoroute, il est vrai qu’il n’y a pas autant de trafic.

Le reste du parcours s’est fait sur du goudron à escaliers, certaines parties ont été taillées en angle droit pour être réparées mais quand ? Beaucoup de slaloms quand c’est possible, et parfois il faut descendre dans les trous au pas quand l’entaille occupe toute la route.

Repas dans un maquis

Nous avons pris notre repas dans un maquis, vers midi, pas de client, le serveur avait son chapelet à la main. Une bonne bière, la Drogba, d’un litre. Il a été donné le nom du joueur de foot à cette bouteille à cause d’une promesse de celui-ci, lors d’une rencontre cruciale entre la Côte-d’Ivoire et le Cameroun. Au menu : riz brisé et viande sauce aubergine légèrement pimentée. Cela m’a rappelé un repas de ma première époque ivoirienne sur la route du Mali, pour le 1er janvier 1972, où nous avions mangé un riz au gras pour 100 frs CFA de l’époque, soit 0,25 euros !

Louis Ouandété

Grâce à l’habilité de notre chauffeur, Ramon, nous sommes arrivés sans encombre au « Rendez-vous », c’est le nom de la maison d’accueil des SMA à Korhogo. Korhogo a été une des premières stations du Nord pour les Pères des Missions Africaines débarqués à Grand Bassam. Un personnage important Louis Ouandété, un laïc, a marqué l’Eglise par son engagement auprès des premiers missionnaires. Un postulateur est chargé de présenter sa cause à Rome en vue de sa canonisation. Nous avons donc été à la rencontre de sa petite fille Hélène et de son gendre qui nous a évoqué ce catéchiste, habile en bien des points, recueillis jeune par les missionnaires. Il a exercé plusieurs métiers car il désirait subvenir à ses besoins et être catéchiste bénévole.

Nouvel an en brousse

Le 31 décembre, le Père Kunéguel nous a emmené dans sa mission de Kombolokoura qui est à une heure de Korhogo. Kombolokoura vient d’être nommée sous-préfecture, mais elle garde l’aspect d’un gros village assez étendu. Elle a la particularité d’avoir les rues principales éclairées mais il n’y a pas de courant chez l’habitant. Cela doit venir depuis plusieurs années déjà. Nous avons donc passé la nuit de la Saint Sylvestre « en brousse », gros avantage, nous n’avons pas été tenus en éveil par la sono assourdissante de la place des fêtes. Et je me suis réveillé, le premier jour de l’année, au son du pilon sur le mortier, la femme du cuisinier nous préparait un bon foutou d’igname pour le midi.

Georges, le cuisinier du Père a travaillé dans un grand restaurant et a gardé certaines habitudes. Ainsi, il nous a présenté la bouteille de Côte du Rhône avant de m’en verser un échantillon afin, qu’en bon connaisseur, je le goûte et donne mon assentiment. Repas copieux avec les légumes du jardin et le pauvre coq offert par les villageois pour notre arrivée.

A la messe, peu de monde, car en dehors du dimanche, peu viennent à l’église, mais il y avait les joueurs de balafons et les jeunes filles pour accompagner les chants du mouvement de leur corps, tout en tapant dans les mains. Peu de monde mais une messe vivante et entraînante. Ensuite, nous avons parcouru le village à la rencontre des gens.
Nous voici à Korhogo, pour deux jours encore avant de rejoindre la capitale économique, Abidjan et travailler sur la masse de documents collectés.

Je voudrais vous remercier des messages reçus, je n’ai pas encore répondu à tous mais ça viendra. Bonne et heureuse année, riche en découvertes et partages.

 

Gérard Sagnol

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