Ils sont un petit groupe de jeunes qui se réunissent chaque dimanche après la messe autour du Père Ramon,
pour échanger, réfléchir et proposer un texte autour de la justice et la paix. C’est à l’appel des évêques de Côte-d’Ivoire que ces jeunes ont décidé de se réunir pour mener une réflexion sur les sujets où la justice et la paix étaient bafouées.
Dans un pays où la violence est encore présente, les évêques par une lettre commune, ont invité les chrétiens à dénoncer les situations de violence sous quelque forme qu’elle soit. « A la suite de cette lettre, nous avons pris l’initiative avec le Père Ramon de continuer la réflexion commencée par nos évêques. Nous avons donc décidé de réfléchir sur toutes ces sources de violence qui minent la société pour apporter une réponse et aider la société à changer de mentalité. » me dit un des jeunes du groupe.
Il poursuit : « C’est ainsi qu’est né notre groupe “Justice et Paix“, cela fait sept à huit mois que nous existons. Nous essayons de mener au mieux la mission que nous nous sommes fixé. Nous désirons sensibiliser la population aux dangers et aux conséquences de ces phénomènes de violence. »
Une autre intervient : « Nous prenons par exemple le thème de la violence, nous nous donnons un mois pour mener une enquête sur ce thème. Chaque dimanche, nous nous réunissons et mettons ensemble les idées et nous réfléchissons. A la fin du mois, lorsque le thème a bien été travaillé, nous intervenons à la messe pour sensibiliser les paroissiens. Par exemple pour la violence, nous les exhortons à ne pas répondre à la violence par la violence. Actuellement, nous sommes sur le thème de la miséricorde puisque c’est l’année de la miséricorde. »
Un troisième complète : « Nous avons commencé par le thème que les évêques nous ont donné : Quels sont les petits démons de la société ? Ils nous ont montré le chemin, de là, nous avons développé plusieurs sous-thèmes qui sont : “les microbes“ ; “les brouteurs“, les grossesses en milieu scolaire etc. On a fait des recherches sur ce sujets, les gens ont apprécié »
Il poursuit : « Nous élaborons des thèmes qui sont d’actualité. Tout dernièrement, nous avons parlé des élections, puisque nous savons qu’en Afrique, les élections ne se passent pas toujours vraiment comme il se doit. »
Le Père Ramon nous donne quelques précisions : « Sur un mois, on lance le thème, chacun fait des recherches chez lui, sur Internet, dans les livres ou bien en catéchèse ou dans les CEB (communauté ecclésiale de base). Le dimanche suivant on met en commun puis on repart avec ce bagage et on poursuit ces recherches pendant 3 ou 4 dimanches. Enfin, nous rédigeons un texte qui est un consensus sur le thème que nous lisons à la messe. Nous laissons passer un dimanche, puis nous reprenons un nouveau thème.
Par exemple, dans notre recherche sur les “microbes“ on s’est rendu compte que les parents de ces enfants étaient au courant mais ils ne disent rien car ils ont peur de leurs propres enfants. Donc on encourage les parents, on les stimule pour qu’ils parlent à leurs propres enfants.
Les grossesses en milieu scolaire, sont un phénomène très important ainsi que la violence en milieu scolaire. Nous préparons maintenant le thème de la miséricorde.
Les membres de ce groupe ne sont pas nombreux car ce sont des gens qui veulent réfléchir et malheureusement, beaucoup de jeunes n’aiment pas trop s’asseoir pour réfléchir. »
Un des jeunes souligne que c’est un lieu où l’on peut s’exprimer et dire ce que l’on pense. Ils viennent de différentes paroisses des quartiers voisin. C’est une petite cellule encore modeste mais qui promet de grandir et d’être un lieu où pourra rayonner la justice et la paix selon l’invitation de notre Pape François.
Quelques précisions sur les termes : Ici, on appelle “les microbes“ des bandes de gamins sous la houlette d’aînés qui attaquent les passants en l’entourant et lui arrachant tout ce qu’il a et parfois n’hésite pas à frapper. Le cuisinier de la maison régionale d’Abobo-Doumé a été victime de ces “microbes“, il l’on entouré, arraché son téléphone, et un autre l’a poignardé par derrière dans l’épaule. “Les brouteurs“, ce sont ceux qui pratique l’arnaque par internet, ils vivent en Côte-d’Ivoire mais ils sévissent dans le monde entier et se font ainsi de l’argent facile. Ils piratent le compte d’une personne et se font passer pour elle en envoyant à tout son carnet d’adresse un appel au secours, prétendant avoir des gros problèmes au cours d’un voyage, et qu’il lui faut tout de suite de l’argent. Vous avez sans doute reçu ce genre d’arnaque et peut-être vous êtes tombé dans le panneau. |
Propos recueillis par Gérard Sagnol, sma
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