C’est d’Abidjan que je vous rejoins. Pardonnez d’avance les fautes de toute sorte, j’ai un petit ordinateur, peu de temps et une connexion aléatoire. Donc beaucoup d’obstacles à franchir.
Journal de bord. Et c’est parti !
Avec André N’Koy, nous allons en Côte-d’Ivoire pour réaliser un documentaire sur l’histoire de l’arrivée des premiers missionnaires SMA en Côte-d’Ivoire. Nous fêtons les 120 ans de présence SMA dans ce pays.
Après une semaine à Rome, pour collecter des informations et témoignages auprès de notre archiviste Pierre Trichet, il a vécu en Côte-d’Ivoire où il a été missionnaire et journaliste, nous voici en route vers ce pays.
Départ de Lyon avec escale à Paris Roissy pour prendre un énorme A380, impressionnant ce mastodonte à deux étages. Nous avons voyagé sur le pont supérieur, mais en fait, une fois à l’intérieur on a du mal à imaginer des passagers sous nos pieds. Une petite caméra extérieure, plantée sur la dérive nous donnait une vision impressionnante au décollage et même à l’arrivée de nuit à Abidjan. Durant le vol, une belle image mais qui semblait figée.
Confortablement installé, même si un peu serré, cet énorme avion était plein à craquer puisqu’ ils ne savaient plus où mettre les bagages à main. Cela a occasionné un retard d’une dizaine de minutes, au dire du commandement de bord. Mais ces quelques minutes se sont transformées en une cinquantaine à cause d’un passager dont les bagages étaient à bord mais lui pas ! En ces temps d’insécurité, on ne peut pas prendre le risque d’une bombe à bord. Enfin nous avons pu décoller, j’ai été surpris de la rapidité avec laquelle cet oiseau mécanique a pu s’arracher du sol.
Le trajet s’est effectué sans autres incidents avec comme consolation un menu alléchant servi vers 16h mais moins attrayant dans ses petites barquettes. Un apéritif, un digestif ainsi qu’un steward et une hôtesse au petit soin et fort sympathiques ont vite relevé le niveau.
Mais comment 50 minutes de retard se sont transformés en trois heures de retard à la sortie ? 700 personnes qui déboulent dans l’aéroport avec contrôle et retrait de bagages ça fait beaucoup pour une infrastructure pas prévue pour cela. Le passage à la frontière s’est fait sans difficulté, maintenant plus besoin de remplir les formulaires de débarquement, bien qu’il en trainait encore quelques-uns sur les tables. A la police il suffit de prêter ses deux indexes et regarder la caméra et le tour est joué, c’est plutôt bien même si nous avons dû serpenter dans l’immense salle d’accueil pour atteindre les portiques de passage.
Le véritable retard s’est réalisé en fait à la réception des bagages, (encore une histoire de bagages ils nous auront fait suer) un malheureux tapis roulant avait de la peine à dégorger la longue chaîne de valises déversées sans aucun ordre. Nous avons attendu deux heures entre deux valises enregistrées en même temps. Le tapis roulant n’en pouvant plus, il s’est arrêté au moins une demi-heure si ce n’est plus. Beaucoup ont pris la chose avec philosophie, mon voisin m’a dit je suis tellement énervé que j’en rigole d’autres peut-être un peu moins, mais il n’y a pas eu de mouvement de révolte. Certains au début de la chaîne, levait le rideau en caoutchouc espérant sans doute créer un appel d’air pour aider le pauvre tapis tout essoufflé.
Les valises récupérées, il nous fallait retrouver notre chauffeur Sam, plusieurs se sont proposés de nous prendre en charge mais d’une façon discrète et pas agressive, cela change des années 80 où à la sortie de l’aéroport, il fallait courir après nos valises emportées par les chauffeurs de taxi voulant nous avoir comme client.
Au sortir de l’aéroport, j’ai retrouvé l’atmosphère chaude et humide que j’ai si bien connue ici et à Cotonou. Sam nous annonce que c’est le premier jour d’Harmattan, il y a deux jours encore, il pleuvait sur Abidjan. On s’en vite rendu compte à l’approche d’Abobo doumé, maison Régionale, notre point de chute, par un passage à gué tellement la route a été défoncée par la descente des eaux de la colline. Il en reste des traces qui rende ce passage très cahoteux.
Chaleur des retrouvailles avec Dario le supérieur de la maison et de la région. Il nous attendait patiemment. Là encore autre plaisir de déguster une carpe grillée avec de l’atiéké. C’est vrai que la mémoire du goût, des odeurs, de l’ambiance est forte et pleine d’émotion car plein de souvenirs remontent à la surface.
Il est minuit 24 minutes à l’heure locale correspondant pour moi à 1h24 du matin, mais j’ai plaisir à coucher sur l’ordi ces impressions, c’est facile, je suis en chambre climatisé donc une température très agréable pour faire de la prose. Je ne pourrais pas envoyer ce message car internet qui fonctionnait pendant le repas refuse de s’accorder avec mon ordi. Ce sera donc pour demain.
Nous voici déjà le 7 décembre, une nuit courte mais très reposante. Sitôt le petit déjeuner terminé, on s’est mis au travail. Rencontre avec Dario, échange sur le premier montage réalisé à partir de Rome, projection prévue pour demain soir le 8 décembre fête de la SMA. Mise en place du calendrier des prises de vue et interview. Echanges sur le scenario du documentaire à venir etc.
Pas de temps à perdre, cet après-midi travail sur le montage…
Je m’arrête là en vous disant toutes ma joie de retrouver des sensations connues, il y a bien longtemps. A chaque fois, j’ai l’impression de revenir au pays, en retrouvant les couleurs, les saveurs, l’ambiance de la vie africaine.
Voici le premier album mini de notre voyage
Gerard Sagnol, sma
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