Merci beaucoup pour vos messages, je ne peux, pour l’instant répondre individuellement, mais je m’engage à le faire doucement lorsque j’aurai des temps de pause plus conséquents.
Voici tout d’abord le nouvel album de photos avec celles de la projection que je n’avais pu mettre en ligne.
Aujourd’hui, nous avions rendez-vous avec une figure ancienne de la Côte-d’Ivoire Mgr Pierre Marie Coti, évêque émérite de Daloa, qui a connu un de nos pionniers SMA, le Père Méraud. Pour l’histoire, c’est Mgr Coti, alors abbé, qui a composé l’hymne national ivoirien : “Salut ! Oh terre d’espérance, pays de l’hospitalité…“ Je n’irai pas plus loin, ce sont des bribes de ma mémoire qui refont surface. Ce n’est que récemment qu’on lui a reconnu officiellement cette contribution.
Rejoindre Mgr Coti, a été une véritable expédition… Nous avions tout d’abord rendez-vous dans un quartier, prendre un journaliste de la radio catholique de Yopougon, celui-ci nous a conduit près du Collège St Viateur, où nous attendait un deuxième protagoniste qui lui nous a conduit à la maison de Mgr Coti. Ce périple, à travers les diverses collines qui entourent le cœur de la ville, m’a permis de découvrir plein de quartiers, nous sommes loin des grands immeubles modernes du plateau, se sont de multitudes de maisonnettes aux toits rouillés, entassées les unes sur les autres.
Je vous fais part d’une observation judicieuse de Jean-Louis, mon confrère qui vit en CI :
« Il n’y a plus d’apprentis caleurs, c’est fini depuis longtemps, mais des rabatteurs, ce sont eux qui tiennent l’argent, qui encaissent… les chauffeurs choisissent leur rabatteurs car il y en a qui sont très doués … le tout, sous la main de maître d’un syndicat puissant et riche … qui paient des jeunes à faire la circulation quand ça bouchonne pour éviter aux gbakas de perdre de l’argent … ce que la police devrait faire mais trop affairés à se faire des « gombos » …
Les fameux dindons tout cabossés, ce sont des transports en commun plus communément appelés GBAKAS »
(Une autre précision envoyé par mon confrère Pierre, la photo de fleurs que j’ai appelé Frangipanier, je voulais écrire Bougainvillée mais machine a fourchée…)
Nous avons trouvé, un personnage âgé certes, mais très lucide et à la mémoire précise. Comme anecdote, il nous a raconté sa première rencontre avec un prêtre SMA. Il était encore gamin et avait peur d’un blanc qui venait vérifier si les travaux (les fameux travaux obligatoires, pour l’aide à l’effort de guerre) imposés aux villageois étaient bien exécutés, il était accompagné d’hommes de main à la chicotte agile et devant qui tous fuyaient. Il était intrigué par un autre blanc que les enfants ne fuyaient pas bien au contraire, ils l’entouraient tous car lui était gentil. Il a appris que c’était un missionnaire, il s’est dit : « moi, je veux devenir comme lui car il aime les gens. ».
Nous avons passé la matinée avec lui, il s’est prêté de bonne grâce à cette interview, car jeune prêtre, il a été envoyé à Paris au CFJ pour faire une formation de journaliste. C’est là, que quelques années plus tard, j’ai suivi une formation à la presse écrite, émotions !
Il a témoigné d’une grande reconnaissance et affection pour les Missions Africaines. « Certaines congrégations missionnaires, viennent et écrèment les meilleurs éléments pour leur maison et laissent le reste pour le pays alors que les SMA ont pris comme principe de former un clergé non pas pour eux mais pour l’Eglise locale et ce n’est qu’une fois celle-ci bien implantée, ils se sont accordés le droit d’appeler des fils du pays pour devenir, à leur tour, missionnaires. »
Marcelin, le journaliste qui nous accompagnait, cherchait à lui faire dire les tensions entre clergé blanc et africain. Mais, lui, en vieux renard rusé, ne s’est pas laissé entraîner dans ce piège.
Le 10 décembre à Abobo
Aujourd’hui, pas de travail sur le documentaire. Ramon a des courses à faire, il nous propose de nous promener dans la ville. Nous sommes allés au Plateau, à la procure vous pouvez la découvrir sur les photos, vous trouverez aussi plusieurs photos prises à la volée à partir de la voiture en train de rouler. Ramon, est ensuite, passé à la poste, un papier l’attendait pour retirer un colis, mais, pour cela, il faut traverser toute la ville et se rendre à Port-Bouet, affronter plusieurs bouchons. Là dans une grande salle 4 fonctionnaires semblent s’ennuyer, il n’y a pas de client. Dépose du papier auprès du premier qui le valide, Ramon est invité à se rendre dans une autre pièce et après un quart d’heure, revient avec son paquet qu’il doit présenter au douanier, son assistant, s’évertue à l’ouvrir pour vérifier le contenu, le douanier bien calé au fond de son fauteuil surveille les opérations. Le contenu inspecté, Ramon paye une somme forfaitaire au premier fonctionnaire qui valide le papier. Nous devons attendre la quatrième personne qui s’était absentée. Enfin, il peut partir avec son colis.
Nous sommes revenus par le nouveau pont autoroutier pour éviter les bouchons, la matinée est déjà passée. Sur la route du retour, nous faisons escale au Sanctuaire marial au bord de la forêt du Banco. C’est un havre de paix, mais pour y parvenir, nous avons dû affronter « le carrefour de la mort » où se croisent plusieurs routes et surtout où les taxis petits et grands s’affrontent pour trouver une place afin de charger les clients. Quand vous roulez tranquillement, à tout moment peut surgir sur votre droite, un taxi, qui veut vous doubler, alors que vous êtes déjà à droite !
Nous sommes un jour de semaine ordinaire pourtant nombreux sont ceux qui viennent passer un moment de paix dans ce sanctuaire. On vient prier Marie. Une très grande dévotion à la Vierge, on prie le chapelet tout en montant la colline jusqu’au pied de la statue qui fait face au Sanctuaire (cf photos de l’album).
C’est une montée en colimaçon à l’image du sanctuaire signifiant sans doute la montée vers le ciel.
Face à cette piété, je me sens un peu mécréant avec mon appareil qui cherche à capter de belles images de ces dévotions.
Il est 17h30 et déjà le jour décline, cela ira très vite. On entends déjà les perroquets qui rejoignent leurs arbres dortoirs.
Je vous laisse en vous disant au prochain rendez-vous.
Amitiés
Gérad Sagnol, SMA
Chers amis,Merci beaucoup pour vos messages, je ne peux, pour l’instant répondre individuellement, mais je m’engage à le faire doucement lorsque j’aurai des temps de pause plus conséquents.Voici tout d’abord le nouvel album de photos avec celles de la projection que je n’avais pu mettre en ligne, le signal étant trop faible :Le 9 décembre,
Aujourd’hui, nous avions rendez-vous avec une figure ancienne de la Côte-d’Ivoire Mgr Pierre Marie Coti, évêque émérite de Daloa, qui a connu un de nos pionniers SMA, le Père Méraud. Pour l’histoire, c’est Mgr Coti, alors abbé, qui a composé l’hymne national ivoirien : “Salut ! Oh terre d’espérance, pays de l’hospitalité…“ Je n’irai pas plus loin, ce sont des bribes de ma mémoire qui refont surface. Ce n’est que récemment qu’on lui a reconnu officiellement cette contribution.
Rejoindre Mgr Coti, a été une véritable expédition… Nous avions tout d’abord rendez-vous dans un quartier, prendre un journaliste de la radio catholique de Yopougon, celui-ci nous a conduit près du Collège St Viateur, où nous attendait un deuxième protagoniste qui lui nous a conduit à la maison de Mgr Coti. Ce périple, à travers les diverses collines qui entourent le cœur de la ville, m’a permis de découvrir plein de quartiers, nous sommes loin des grands immeubles modernes du plateau, se sont de multitudes de maisonnettes aux toits rouillés, entassées les unes sur les autres.
Je vous fais part d’une observation judicieuse de Jean-Louis, mon confrère qui vit en CI :
« Il n’y a plus d’apprentis caleurs, c’est fini depuis longtemps, mais des rabatteurs, ce sont eux qui tiennent l’argent, qui encaissent… les chauffeurs choisissent leur rabatteurs car il y en a qui sont très doués … le tout, sous la main de maître d’un syndicat puissant et riche … qui paient des jeunes à faire la circulation quand ça bouchonne pour éviter aux gbakas de perdre de l’argent … ce que la police devrait faire mais trop affairés à se faire des « gombos » …Les fameux dindons tout cabossés, ce sont des transports en commun plus communément appelés GBAKAS »
(Une autre précision envoyé par mon confrère Pierre, la photo de fleurs que j’ai appelé Frangipanier, je voulais écrire Bougainvillée mais machine a fourchée...)
Nous avons trouvé, un personnage âgé certes, mais très lucide et à la mémoire précise. Comme anecdote, il nous a raconté sa première rencontre avec un prêtre SMA. Il était encore gamin et avait peur d’un blanc qui venait vérifier si les travaux (les fameux travaux obligatoires, pour l’aide à l’effort de guerre) imposés aux villageois étaient bien exécutés, il était accompagné d’hommes de main à la chicotte agile et devant qui tous fuyaient. Il était intrigué par un autre blanc que les enfants ne fuyaient pas bien au contraire, ils l’entouraient tous car lui était gentil. Il a appris que c’était un missionnaire, il s’est dit : « moi, je veux devenir comme lui car il aime les gens. ».
Nous avons passé la matinée avec lui, il s’est prêté de bonne grâce à cette interview, car jeune prêtre, il a été envoyé à Paris au CFJ pour faire une formation de journaliste. C’est là, que quelques années plus tard, j’ai suivi une formation à la presse écrite, émotions !
Il a témoigné d’une grande reconnaissance et affection pour les Missions Africaines. « Certaines congrégations missionnaires, viennent et écrèment les meilleurs éléments pour leur maison et laissent le reste pour le pays alors que les SMA ont pris comme principe de former un clergé non pas pour eux mais pour l’Eglise locale et ce n’est qu’une fois celle-ci bien implantée, ils se sont accordés le droit d’appeler des fils du pays pour devenir, à leur tour, missionnaires. »
Marcelin, le journaliste qui nous accompagnait, cherchait à lui faire dire les tensions entre clergé blanc et africain. Mais, lui, en vieux renard rusé, ne s’est pas laissé entraîner dans ce piège.
Le 10 décembre à Abobo
Aujourd’hui, pas de travail sur le documentaire. Ramon a des courses à faire, il nous propose de nous promener dans la ville. Nous sommes allés au Plateau, à la procure vous pouvez la découvrir sur les photos, vous trouverez aussi plusieurs photos prises à la volée à partir de la voiture en train de rouler. Ramon, est ensuite, passé à la poste, un papier l’attendait pour retirer un colis, mais, pour cela, il faut traverser toute la ville et se rendre à Port-Bouet, affronter plusieurs bouchons. Là dans une grande salle 4 fonctionnaires semblent s’ennuyer, il n’y a pas de client. Dépose du papier auprès du premier qui le valide, Ramon est invité à se rendre dans une autre pièce et après un quart d’heure, revient avec son paquet qu’il doit présenter au douanier, son assistant, s’évertue à l’ouvrir pour vérifier le contenu, le douanier bien calé au fond de son fauteuil surveille les opérations. Le contenu inspecté, Ramon paye une somme forfaitaire au premier fonctionnaire qui valide le papier. Nous devons attendre la quatrième personne qui s’était absentée. Enfin, il peut partir avec son colis.
Nous sommes revenus par le nouveau pont autoroutier pour éviter les bouchons, la matinée est déjà passée. Sur la route du retour, nous faisons escale au Sanctuaire marial au bord de la forêt du Banco. C’est un havre de paix, mais pour y parvenir, nous avons dû affronter « le carrefour de la mort » où se croisent plusieurs routes et surtout où les taxis petits et grands s’affrontent pour trouver une place afin de charger les clients. Quand vous roulez tranquillement, à tout moment peut surgir sur votre droite, un taxi, qui veut vous doubler, alors que vous êtes déjà à droite !
Nous sommes un jour de semaine ordinaire pourtant nombreux sont ceux qui viennent passer un moment de paix dans ce sanctuaire. On vient prier Marie. Une très grande dévotion à la Vierge, on prie le chapelet tout en montant la colline jusqu’au pied de la statue qui fait face au Sanctuaire (cf photos de l’album).
C’est une montée en colimaçon à l’image du sanctuaire signifiant sans doute la montée vers le ciel.
Face à cette piété, je me sens un peu mécréant avec mon appareil qui cherche à capter de belles images de ces dévotions.
Il est 17h30 et déjà le jour décline, cela ira très vite. On entends déjà les perroquets qui rejoignent leurs arbres dortoirs.
Je vous laisse en vous disant au prochain rendez-vous
Amitiés
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