Introduction
Aussi connu sous le nom de journalisme de base, journalisme de réseau , journalisme , le journalisme participatif, journalisme hyper-local , journalisme du bas vers le haut, journalisme distribué, le journalisme citoyen est un concept basé sur la participation active des lecteurs , téléspectateurs et auditeurs dans le processus de collecte, de sélection, d’analyse et la diffusion de nouvelles et d’informations. Avec un tel journalisme, le public devient journalistes. Rosen (2008) soutient cette définition quand il définit le journalisme citoyen comme
Lorsque les personnes jadis connu comme audience emploient les outils de la presse dont elles disposent pour s’informer mutuellement.1
Toutefois, le journalisme populaire par son existence et sa pratique soulève des questions liées à son rôle dans la société et à l’impact qu’il pourrait avoir sur le journalisme traditionnel.
Le présent article va essayer d’apporter une réponse à ces deux questions. Pour réussir dans cette tâche, le travail sera divisé en deux parties principales. Alors que la première partie portera sur le rôle du journalisme de réseau, la seconde portera sur son influence sur le journalisme conventionnel.
1. Le rôle du journalisme citoyen dans la société
Malgré les divergences sur le nom qu’il faut attribuer à cette méthode de collecte, d’analyse et de diffusion de nouvelles et information par les citoyens pour le grand public , il faut noter que sa pratique a augmenté au cours de la dernière décennie . Et comme le journalisme traditionnel, argumente Jemima Kiss, il vise à informer et à éduquer, à tenir la population et les autorités responsables de leurs actes, à documenter et à interpréter le développement et les changements de la société. On peut le dire sans risque de se tromper que le journalisme citoyen est utile à la société à deux niveaux. D’une part il éduque et informe la société d’autre part, il leur donne l’occasion de dire et de rapporter eux-mêmes leurs histoires.
1.1. Eduquer et informer le peuple
Pour certaines raisons, le journalisme citoyen est strictement lié à Internet comme le suggère Mutsvairo et al. (2012)2 même si ce journalisme ne commence ni ne finit en ligne. « Quelque soit l’information diffusée … elle s’est certainement nourrit et a incorporée des éléments du journalisme citoyen » (Goode, 2009).3 Ainsi, l’actuel phénomène qui constitue notre centre d’attention est présent dans la vie des citoyens comme un moyen d’éducation et d’information.
Le journalisme populaire a notamment joué un rôle important d’éducateur et d’informer de la population et du monde extérieur des manifestations dit printemps arabe où les médias étrangers ont été interdits de couvrir les évènements. En effet les utilisateurs de blogs, Twitter, Facebook, YouTube et d’autres réseaux sociaux ont été des éléments de fuite d’information pour un monde arabe aussi hermétiquement fermé que lors de ses secousses et troubles politiques et des manifestations de masse qu’il a connu.
Les membres du public, via Internet, ont organisés des rassemblements et mobilisées des ressources qui ont conduit à la chute de personnalités politiques dont les présidents Hosni Moubarak, Mohammed Morsi d’Egypte et du colonel Mouammar Kadhafi de la Libye. A travers leurs blogs, Facebook ou Twitter, les journalistes citoyens ont non seulement mis à jour les informations et par conséquent tenues régulièrement informé les autres de l’évolution du mouvement, mais ont aussi éduqué les autres manifestants des stratégies de sécurité à adopter. Grâce à ces exemples, le journalisme citoyen a montré sa nécessité d’être, sa pertinence dans la société actuelle et le rôle important qu’il joue dans l’information et l’éducation de la population.
Sur une différente note, on peut souligner que l’histoire d’Avery Edison, un travesti britannique révélé sur Twitter par l’intéressé mise en détention dans une cellule des hommes pour une question de visa au Canada a sensibilisé l’opinion publique sur la façon dont les personnes vulnérables comme Edison peuvent être traité par le système de justice au Canada.Un autre aspect qui montre l’utilité du journalisme citoyen est sa capacité d’obtenir les premières images ou sa manière alternative de faire des reportages sur les catastrophes. Les sujets des médias traditionnels sur les catastrophes naturelles cherchent toujours mettre à jour les informations en sollicitant le public d’envoyer des photos et / ou commentaires d’un évènement. C’était le cas lorsqu’une partie de l’Angleterre a été inondé. Le public a collaboré en envoyant des photos et commentaires permettant ainsi aux téléspectateurs, auditeurs et aux lecteurs d’accéder aux informations et à un autre aspect de l’histoire concernant les inondations. En partageant leurs expériences, donc s’engager dans le journalisme citoyen, les membres du public non seulement éduquent les autres citoyens, mais aussi aident les gouvernements et institutions privées à l’élaboration des politiques. Outre ce rôle définit, quel autre rôle pourrait jouer le journalisme citoyen dans la société?
1.2. Platforme d’expression
En plus d’être une source d’information et d’éducation, le journalisme citoyen aide le public à exprimer son opinion et à raconter son histoire telle qu’il l’a vécu. Le nombre considérable de communauté de blogs, de comptes Twitter, Facebook et YouTube florissant quotidiennement sur Internet servent d’exemple à cette allégation. Même si les journalistes professionnels faisaient des reportages sur les combats en Syrie, et en particulier ceux d’Alep, les blogueurs avaient aussi des reportages racontant leurs histoires de manière plus vraie. Avec ce type de journalisme, on peut remarquer qu’il y’a une variété de sources d’information. En effet, il est maintenant possible d’aller chercher les nouvelles outre les agences de presse classiques comme Reuters, Agence France Presse, les agents de relations publiques et même les communiqués de la police pour informer la population. En donnant la possibilité aux sources alternatives telles que les diverses communautés de blogueurs, les témoins oculaires et les membres du public d’écrire des articles sur leurs histoires, il leur est aussi donné l’occasion de parler pour eux-mêmes et de donner une version alternatif des faits, version souvent différente de celle des médias dit internationaux et quelque fois de celles des gouvernements. Barnes (2012)4 soutient cette affirmation lorsqu’elle débute sa thèse avec l’histoire d’une nouvelle donné par le Constabulary Communication Network de la Jamaïque rapportant qu’un homme a été tué par balle pour avoir attaqué la police ; malheureusement, au fur et à mesure que le temps passait, il a été découvert que la version rapporté par l’agence de presse nationale était fausse. Un citoyen qui avait filmé la scène en cachette avait commencé à faire circuler sur Internet sa séquence vidéo montrant l’homme qui aurait attaqué la police semblé se torde de douleur étant matraqué par les policiers pour être enfin abattu tout en étant couché au sol sans arme.
En démontrant le rôle que joue le journalisme citoyen dans la société, un rôle qui pourrait être qualifié d’horizontale à cause du fait que les informations partent du peuple vers le peuple, sa relation avec le journalisme professionnel a été évoquée à de nombreuses circonstances. En quoi consiste cette relation? Comment le journalisme citoyen influence-t-il le journalisme traditionnel? Cet est la question que la partie suivante de l’article tentera de répondre.
2. L’impact du journalisme citoyen sur le journalisme professionnel
Bien que certains journalistes professionnels critiquent le journalisme citoyen pour des raisons valables, il est néanmoins important de noter que les deux types de journalisme entretiennent une relation de collaboration qui peut être qualifié de verticale. Leur relation peut être désigné comme vertical parce que l’information part du bas c’est-à-dire que l’information part du journaliste citoyen, jusqu’aux journalistes professionnels même si ces derniers dépendent des premiers pour enrichir leurs histoires comme c’était le cas lors du reportage du bombardement qui a eu lieu au marathon de Boston en 2013. Les journalistes professionnels ont fortement basé leurs informations sur les récits des personnes qui ne sont pas journalistes et qui étaient sur les lieux et qui ont publié des récits sur leurs comptes twitter et ou Facebook. C’est personnes furent contactés par les chaines d’information continue jouant pour l’occasion le rôle d’un correspondant sur le lieu du désastre. Un autre exemple de leur collaboration se découvre dans la création de programmes TV et radio, de sites Web, blogs, compte Facebook, comptes Twitter et YouTube par les médias grand public pour permettre aux gens du monde entier de contribuer des photos et vidéos des nouvelles de dernière heure5. En ce qui concerne les médias traditionnels, en occurrence, CNN, BBC, The Guardian et France 24, pour ne citer que ceux-ci, en adoptant des plates-formes autres que celles qu’ils utilisaient, ont respectivement créé I-Report, Your News, Gardien Witness et Reporters pour recueillir des informations du public. Ceci souligne l’importance de la collaboration entre le journalisme professionnel et le journalisme citoyen. Your News lance un appel à l’audience de la BBC pour la collaboration quand on lit sur son site :
La part que vous jouez dans la collecte des information est très importante. Que ce soit dans les informations de dernières heures, information d’actualité ou même les articles d’ipinions,votre contribution peut faire la difference.6
L’appel de la BBC n’est certainement pas tombé dans les de sourds car elle recoit chaque jour, des millier d’images d’à travers le monde concernant des sujet aussi important à dimention internationale que locale.7 L’une des vidéo reçu et qui était à dimention internationale était celle du passager Kim Dong-soo qui attendait d’être sauvé du bateau Sud-Coréen qui avait fait naufrage en Avril 2014. Sa vidéo montrait des gens très calmes s’accrochant à tout ce qu’ils pouvaient alors le ferry coulait. Kim Dong-soo a montré des images qui autrement n’auraient pu être diffusés s’il n’y avait pas de collaboration entre les deux types de journalisme. Cette vidéo de Kim Dong-soo ainsi que les vidéos précédentes montré par des journalistes professionnels aident les téléspectateurs à mieux comprendre l’histoire car ils la vivent de l’intérieur. L’exemple du passager Sud-Coréen épaule l’argument de Dooley (2008) lorsqu’il affirme que:
Le journalisme traditionel à un regard à partir de l’extérieur de la situation. Le journalisme citoyen à un regard à partir de l’intérieur. Pour avoir un récit complet, il est utile d’avoir les deux points de vue. 8
Malgré la collaboration existante entre le journalisme participatif et le journalisme traditionnel, le dernier cité considère le premier comme une menace pour la profession. La crainte ou la suspicion, des journalistes professionnels est comprehensible, car ce n’est pas parce que quelqu’un peut administrer les premiers soins que la personne est un médecin. Au même titre qu’il faut des années de formation et de pratique pour devenir un médecin, c’est au même titre qu’il faut des années de formation pour devenir journaliste. Le journalisme comme toutes les autres est soumise à un code de pratique, à une éthique et est régie par des lois. Toute personne aspirant à le pratiquer doit suivre une formation, mais ce n’est, malheureusement, pas souvent le cas pour les journalistes du journalisme de collaboration. Etres capable de faire de bonnes photos, tourner une belle vidéo et savoir faire le récit d’un évènement ne font de quelqu’un un journaliste mais un temoin occulaire qui raconte un fait. Un juornaliste c’est celui ou celle qui respecte les règles et lois de la profession même pendant la prise de photos qui implique la règle de la vie privée des sujets du récit. En traitant des sujets, le journaliste professionnel est concient de certains éléments comme la vie privé et l’anonymat des sujet ce que ne respecterait pas forcement un journaliste du journalisme citoyen et ceci met à mal la profession. Les défis tels que les points de vue unilatéraux dans les analyses de la politique et des affaires courantes, le fréquent problème de publications diffamatoires chez les journalistes citoyen ternissent l’image du journalisme et entache le journalisme. Après ces réflexions, que pourrait être la conclusion?
Conclusion
En conclusion on peut dire que le journalisme citoyen est au journalisme ce que la démocratie, la participation active des citoyens dans la vie politique et civique, est à la gouvernance. Elle implique la participation active des citoyens à la collecte de nouvelles et aux reportages des évènements. Le journalisme alternatif joue le multiple rôle de dénoncer la corruption, encourager la reddition des comptes, de documenter les abus de pouvoir et du pouvoir, tout en offrant des vues alternatives sur l’actualité locale et internationale.
Parce que le journalisme citoyen est connu pour informer et éduquer et narrer le récit à partir de la crise de manière à enrichir le journalisme traditionnel pour la bonne comprehension du grand public de l’histoire, il n’est pas nécessaire de souligner son importance. Toutefois, sa collaboration avec le journalisme ordinaire est une valeur ajoutée car à lui seul, il n’est pas crédible.
Une enquête commandée par la BBC et Reuters menée par GlobeScan a révélé que … la source d’information la plus « important » est la télévision 56 %, suivie des journaux 21 % puis Internet 9% et de la radio 9%. 9
Pour que le journalisme citoyen ait un plus grand impact sur le journalisme traditionnel, pour qu’il joue un rôle plus important dans la société, il doit être organisé, lié par des règles et des codes de déontologie, et pour ceux et celles qui s’engagent dans cette activité, ils doivent comprendre les lignes directrices à survivre pour publier les nouvelles.
Papou Joli
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Footnotes
1. Rosen, J. (2008) A Most Useful Definition of Citizen Journalism↩
2. Mutsvairo, B., Columbus, S. & Leijendekker, I., (2012) African Citizen Journalists’ Ethics and the Emerging Networked Public Sphere↩
3. Goode, L. (2009) Social news, citizen journalism and democracy↩
4. Barnes, C. (2012) Citizen journalism vs. traditional journalism↩
5. Wikipedia. (2014) iReport↩
6. BBC (2008) What’s been making your news?↩
7. BBC (2008) What’s been making your news?↩
8. Dooley, P. (2008) The Technology of Journalism: Cultural Agents, Cultural IconsEvanston.↩
9. Butcher, M. (2006) We Media: the citizen journalism dilemma for mainstream media.↩
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Bibliography
- Barnes, C. (2012) ‘Citizen journalism vs. traditional journalism’. Caribbean Quarterly, 58(2-3), pp. 16-27.
- BBC. (2008) What’s been making your news?. [Online] [Accessed on 17th April 2014]: http://news.bbc.co.uk/1/hi/talking_point/your_news/7606041.stm
- BBC. (2008) Your News, Your Pictures. [Online] [Accessed on 17th April 2014]: http://news.bbc.co.uk/1/hi/talking_point/2780295.stm
- Butcher, M. (2006) We Media: the citizen journalism dilemma for mainstream media. Journalism.co.uk. [Online] [Accessed on 17th April 2014] http://www.journalism.co.uk/news/we-media-the-citizen-journalism-dilemma-for-mainstream-media/s2/a51841/
- Dooley, P. (2008) The Technology of Journalism: Cultural Agents, Cultural IconsEvanston, IL: Northwestern University Press, 83.
- Goode, L. (2009) Social news, citizen journalism and democracy: SAGE. [Online] [Accessed on 17th April 2014] Available from: http://ruraleconomics.fib.ugm.ac.id/wp-content/uploads/Luke-Goode-Social-News-Citizen-Journalism-and-Democracy.pdf
- Mutsvairo, B., Columbus, S. & Leijendekker, I., (2012) African Citizen Journalists’ Ethics and the Emerging Networked Public Sphere. [Online] [Accessed on 17th April 2014]: Available from: https://online.journalism.utexas.edu/2012/papers/Mutsvairo.pdf
- Rosen, J. (2008) A Most Useful Definition of Citizen Journalism. [Online] [Accessed on 17th April 2014] http://archive.pressthink.org/2008/07/14/a_most_useful_d.html.
- Wikipedia. (2014) iReport. [Online] [Accessed on 17th April 2014] http://en.wikipedia.org/wiki/IReport
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