Bientôt le printemps et avec lui la végétation va reverdir, les fleurs vont reprendre vie et couleur. Celles qui ont été transplantées au cours de l’automne ou qui vont être mises en terre au printemps vont mettre un peu plus de temps à s’épanouir.
Nous aussi nous avons été transplantés plusieurs fois dans notre vie et il n’est pas toujours facile de refleurir à chaque fois. Nous avons dû affronter des problèmes d’acclimatation et de réadaptation.
Jésus nous demande de vivre ses paroles
Des passages de la lettre apostolique qu’a écrite le pape François à l’occasion de l’année de la vie consacrée peuvent nous aider pour fleurir de nouveau. Il nous dit : « La question que nous sommes appelés à nous poser au cours de cette année est de savoir si nous nous laissons interpeller par l’Évangile et comment ; s’il est vraiment le vade-mecum pour notre vie de chaque jour et pour le choix que nous sommes appelés à faire. Il ne suffit pas de le lire, il ne suffit pas de le méditer, Jésus nous demande de le mettre en œuvre, de vivre ses paroles. Nous devons nous demander encore : Jésus est-il vraiment notre premier et unique amour ? C’est seulement s’il en est ainsi que nous pouvons et devons aimer dans la vérité et dans la miséricorde chaque personne que nous rencontrons sur notre chemin, parce que nous aurons appris de lui ce qu’est l’amour et comment aimer : nous saurons aimer parce que nous aurons son cœur même. » De cette lettre j’ai retenu aussi trois conseils pour nous aider dans notre vie communautaire.
Il nous invite à être joyeux
Tout d’abord il nous invite à être joyeux : « Que ne se voient pas parmi nous des visages tristes, des personnes mécontentes et insatisfaites. Comme tous les autres hommes nous avons des difficultés : déceptions, maladies, déclin des forces dû à la vieillesse. C’est précisément en cela que nous devrions trouver la « joie parfaite », apprendre à reconnaître le visage du Christ qui s’est fait en tout semblable à nous et donc éprouver la joie de nous savoir semblables à lui qui, par amour pour nous, n’a pas refusé de subir la croix. »
Le chemin de la charité est presque infini
Ensuite il nous demande de vivre en communion : « Je vous invite à relire mes fréquentes interventions dans lesquelles je ne cesse de répéter que les critiques, les bavardages, les envies, les jalousies, les antagonismes sont des attitudes qui n’ont pas le droit d’habiter dans nos maisons. Mais, ceci étant dit, le chemin de la charité qui s’ouvre devant nous est presque infini, parce qu’il s’agit de poursuivre l’accueil et l’attention réciproques, de pratiquer la communion des biens matériels et spirituels, la correction fraternelle, le respect des personnes les plus faibles. »
« Ne vous repliez pas sur vous-mêmes »
Enfin il s’agit de s’ouvrir à l’extérieur : « Ne vous repliez pas sur vous-mêmes, ne vous laissez pas asphyxier par les petites disputes de maison, ne restez pas prisonniers de vos problèmes. Ils se résoudront si vous allez dehors aider les autres à résoudre leurs problèmes et annoncer la bonne nouvelle. Vous trouverez la vie en donnant la vie, l’espérance en donnant l’espérance, l’amour en aimant. »
La tentation est de se dire que c’est mieux ailleurs que là où l’on vit. La terre est certainement meilleure pour fleurir. Pour illustrer mon propos voici l’histoire des mauvaises herbes :
« Un jour un jeune homme vint chez un ermite et lui dit : « Je suis déçu de mon Église et cherche une communauté parfaite. » Alors le vieillard le conduisit vers les murailles de sa vieille chapelle et l’interrogea : « Que vois-tu jeune homme sur les vieux murs ? » « De la mousse et surtout des mauvaises herbes » répondit le jeune garçon surpris.
« Tu vois, continua l’ermite, Dieu habite pourtant cet édifice ! Il en est ainsi de l’Église (communauté). Elle ne peut être ni pure, ni parfaite, car elle est faite d’hommes. Toi aussi tu es un homme, et même si un jour tu découvres l’Église (communauté) parfaite, elle ne le sera plus dès l’instant où tu y entreras. »
Pour conclure je souligne cette réflexion du pape François qui écrit : « Là où il y a des religieux, il y a de la joie. » Peut-on dire la même chose en ce qui concerne les communautés sma? A tous, je souhaite une bonne floraison et une bonne fête de Pâques.
Père Michel Bertonneau, sma
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