Notre Fondateur aujourd’hui

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Notre Fondateur aujourd’hui
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« LA COMPAGNIE DES APÔTRES »

Il s’agit d’une expression que Brésillac emploie plusieurs fois pour inviter ses missionnaires à suivre ensemble Jésus, comme les apôtres, et à continuer sa mission dans le monde entier.
Dans la Retraite aux missionnaires, la qualité et le style de la compagnie des apôtres se précisent plusieurs fois.

• Brésillac demande au Seigneur : « Donne-nous le sel de la sagesse évangélique dont tu as assaisonné tous tes discours, toutes tes actions et que tu recommandais à tes apôtres comme un moyen assuré contre l’orgueil… » (p. 134).
• Au sujet de la pauvreté, Brésillac affirme que pour « persévérer dans la compagnie des apôtres, il ne suffit pas d’avoir fait une seule fois le sacrifice de sa fortune et des autres avantages de ce monde… » (p. 138).
• Il dit aussi : « Quelle honte ce serait pour nous de chercher nos modèles en dehors de Jésus-Christ et des apôtres » (p. 146).
• Encore : quand il parle du détachement des biens de ce monde, Brésillac dit que si nous menions une vie commode et telle que ceux qui nous entourent pourraient l’envier « alors non seulement nous aurions à craindre de ne pas nous trouver en la compagnie des apôtres, mais de ne pas même compter au nombre des élus » (p. 177).
• À la fin de la retraite, le prédicateur pense au retour des missionnaires dans leurs missions et il se demande : “Peut-être jusqu’ici n’étions-nous pas entrés franchement dans la vie des apôtres, ou bien au milieu de notre course avions-nous laissé fléchir notre zèle… » (p. 238).
Dans son texte sur l’État de la religion dans l’Inde, notre Fondateur affirme : « Je voudrais que quand nous exerçons un ministère apostolique, nous ayons toujours les yeux sur les apôtres ».
Nous trouvons un autre passage intéressant quand Brésillac écrit à son ami Luquet (3.12.1843) et se demande pourquoi les missions sont loin de leur « état naturel », et il répond : « À mon avis, c’est qu’on ne fait pas comme les apôtres dans un ministère apostolique ». Et il ajoute : « Toute ma pensée se réduit à ces deux mots : faire ce que feraient les apôtres et comme feraient les apôtres, rien que cela, mais tout cela ».
Le même mois, il écrit à son évêque, Mgr Bonnand : « Je voudrais (donc) qu’on employât tous les moyens possibles à la fois, et surtout qu’on ne négligeât pas ceux qui se rapprochent le plus de la prédication simple et toute évangélique des apôtres » (début décembre 1843).
Dans l’État actuel de l’Œuvre des Missions Africaines, Brésillac présente un témoignage très important pour nous de la SMA, quand il affirme : « C’est sur le tombeau des apôtres que nous avons décidé de fonder l’Institut des Missions Africaines ». Il s’agit du tombeau des apôtres Pierre et Paul à Rome.
Le 8 décembre de chaque année nous célébrons l’anniversaire de la fondation de la SMA : ce jour peut devenir un moment important, riche de sens, de discernement, de bilans, de regards sur le passé, sur le présent et sur l’avenir prévisible. La fondation de la SMA n’est jamais terminée et nous sommes tous appelés à collaborer, en frères, pour la continuer, afin qu’elle réponde à ce que le Seigneur veut de nous aujourd’hui par la voix de son Esprit et de son Église. Ce qui, d’ailleurs, nous aide à éviter la tentation de considérer notre Société comme une réalité, plutôt commode, au service de nos choix personnels. Ces choix qui risquent de provoquer dispersion des forces, malaises et, parfois, divisions.
Dans la même lettre à Luquet du 3 décembre 1843, de Brésillac écrit : « Je voudrais donc une institution absolument, purement et réellement apostolique ». Il l’écrit comme membre des Missions Étrangères de Paris, mais ses paroles s’adaptent à la SMA qui est, elle aussi, une société de vie apostolique.
Au début de nos Constitutions, quand on présente l’esprit du Fondateur, on affirme que le missionnaire est l’apôtre des non chrétiens, quelqu’un qui va ailleurs et qui fonde des Églises. En agissant ainsi, « le missionnaire est l’héritier de la vocation, de l’esprit, des vertus et même, dans une certaine mesure, des méthodes des apôtres et spécialement de saint Paul ».
Au niveau des sociétés de vie apostolique exclusivement missionnaires, on n’a pas suffisamment recherché et approfondi les connaissances capables de développer chez leurs membres une manière d’être et d’agir qui, dans la formation, l’animation, l’action et la pastorale missionnaire, se réfère particulièrement aux apôtres. Je pense à une spiritualité véritablement apostolique.
En ce qui nous concerne, nous avons certainement écouté et nous écoutons les apôtres selon l’enseignement du Nouveau Testament, de la Tradition et de la Liturgie. Mais cela arrive plutôt par des initiatives individuelles, de manière occasionnelle, en réponse à des exigences d’ordre académique ou à cause de la prédication, de l’animation ou de la piété personnelle.
Les communautés apostoliques des premiers temps de l’Église ont représenté, au long des siècles, l’exemple de mission à imiter (Cf. Actes des apôtres, spécialement 2,47 et 4,33). Ce qui suscitait l’admiration de certains juifs et des païens était leur style de vie, leur partage des biens, l’aide aux pauvres, leur foi profonde en Jésus Christ mort et ressuscité, leur prière et la fraction du Pain, leur courage devant les persécutions et leur espérance en la vie éternelle.
Je crois que la « compagnie des apôtres » nous aide à revenir à la simplicité, à la vraie nouveauté, à l’essentiel qui se trouve dans « le cœur de l’Évangile », selon les mots du Pape François dans Evangelii gaudium (34-39). Dans le même document il dit aussi : « Chaque fois que nous cherchons à revenir à la source pour récupérer la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent de nouvelles voies, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui. En réalité, toute action évangélisatrice authentique est toujours “nouvelleˮ». (EG 11).
Le Pape François nous dit encore :
« Évangélisateurs avec esprit veut dire évangélisateurs qui s’ouvrent sans crainte à l’action de l’Esprit Saint. À la Pentecôte, l’Esprit fait sortir d’eux-mêmes les Apôtres et les transforme en annonciateurs des grandeurs de Dieu, que chacun commence à comprendre dans sa propre langue. L’Esprit Saint, de plus, infuse la force pour annoncer la nouveauté de l’Évangile avec audace, (parresia), à voix haute, en tout temps et en tout lieu, même à contre-courant. Invoquons-le aujourd’hui, en nous appuyant sur la prière sans laquelle toute action court le risque de rester vaine, et l’annonce, au final, de manquer d’âme. Jésus veut des évangélisateurs qui annoncent la Bonne Nouvelle non seulement avec des paroles, mais surtout avec leur vie transfigurée par la présence de Dieu » (EG 259).
Bonne fête du 8 décembre, 158ème anniversaire de la fondation de la SMA !

Bruno Semplicio SMA

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