À l’occasion de son passage à la maison SMA de Lyon, Éric Aka, sma en mission au Liberia, nous a présenté ce pays lors d’une soirée. Le Liberia, connaît la démocratie après une trop longue période de guerre interne. C’est un pays en pleine reconstruction.
Le Liberia est découpé en 15 Comtés, ce que l’on appelle en France les régions, la capitale étant Monrovia. C’est la plus grande ville qui compte pratiquement la moitié de la population. C’est un pays riche en ressources agricoles et minières. Il y pousse l’hévéa. Une compagnie américaine de pneus Firestone, a la plus grande plantation d’hévéa au monde au Liberia, 1 million d’acres (près de 500 000 ha). Le palmier à huile est une ressource pour les paysans. On trouve des mines de fer, d’or et de diamant, ce dernier a été une des causes principales de la guerre qu’a connu le Liberia.
Cette guerre a dévasté le pays
Le Liberia a connu la guerre civile de 1989 à 2003, cette guerre a dévasté le pays. Toutes les régions du pays ont été engagées dans ces affrontements. On a compté un grand nombre de pertes humaines et d’infrastructures. Après la guerre, en 2004, selon les statistiques, il y avait 65% d’enfants inscrits au primaire et 24% au secondaire et le taux de mortalité s’élevait à 132‰. Aujourd’hui, il semble que ce taux n’a pas vraiment diminué à cause d’un manque évident de personnel soignant malgré les infrastructures mises en place par le gouvernement.
Justice pour tous Le pays est en reconstruction depuis 2006, avec l’élection d’Ellen Johnson Sirleaf, elle est la première femme présidente en Afrique. Elle est économiste de formation et en est à son deuxième mandat. Le premier devoir que s’est donné le gouvernement supporté par la communauté internationale, a été la mise en place des institutions. Cette communauté internationale est très présente et visible. La cour de justice a été rétablie, auparavant il était écrit : « justice pour tout homme », maintenant le texte est : « Justice pour tous ». Le sénat peut être comparé à l’assemblée nationale en France. Le modèle politique se calque naturellement sur le modèle des États Unis d’Amérique. Le palais de la présidence occupé par Charles Taylor lors de la guerre n’est plus occupé aujourd’hui, il est en rénovation. Une commission électorale a été mise sur pied, elle est vraiment indépendante et n’est pas formée de politiques. Cette commission a parcouru l’Afrique pour voir comment fonctionnent ces mêmes commissions dans des pays qui ont connu des élections démocratiques comme le Bénin, le Kenya ou l’Afrique du Sud. Elle veille à ce que les élections soient transparentes.
La santé et les affaires sociales ce sont deux priorités du gouvernement. Le gouvernement s’est aussi beaucoup investi dans les infrastructures comme les routes. Une route, venant de la frontière de Sierra Leone, traverse tout le pays jusqu’à la frontière ivoiro-guinéenne. Elle est en train d’être bitumée pour désenclaver le pays et permettre la circulation des populations et des marchandises. En ce moment, je suis à douze heures de route de la capitale, le goudron réduirait la durée du voyage à quatre heures.
L’alimentation en eau potable pose un véritable problèmeLa capitale Morovia commence à avoir de l’électricité. Le barrage qui alimentait le pays a été complètement détruit pendant la guerre, c’est donc un groupe électrogène qui fournit le courant à la ville, beaucoup de gens achètent leur propre groupe. L’alimentation en eau potable pose un véritable problème. Le gouvernement et les ONG ont beaucoup investi pour réaliser des forages. Ceux-ci servent à l’eau potable, les marigots et les ruisseaux fournissent l’eau pour la toilette, la lessive et l’arrosage.
Permettre la scolarisation du plus grand nombreBeaucoup de dispensaires ont été construits ça et là mais il manque cruellement du personnel soignant. À cause de cette longue guerre, il y a très peu de personnes formées dans le domaine de la santé. Dans chaque comté, le gouvernement essaie de mettre un hôpital central, mais ceux-ci sont en attente de personnel qualifié. Malgré ces faiblesses, la population reconnaît les efforts faits par ce gouvernement pour améliorer la qualité de la vie au Liberia. Comme la santé est gratuite pour tous, ce sont les premiers qui sont servis au détriment des autres. L’école également est gratuite et obligatoire. Les ONG et les bailleurs de fonds ont vraiment fait un effort pour permettre la scolarisation du plus grand nombre par la construction d’écoles primaires, secondaires, ainsi que l’université.
La voix des sans voix
L’Église catholique se veut partenaire du gouvernement dans le développement et la reconstruction du pays. Avant la guerre, l’Église catholique était une église minoritaire mais aujourd’hui, elle représente la voix du peuple. Elle a soutenu la population pendant les quatorze ans d’atrocités et elle était vue comme la voix des sans voix grâce à l’archevêque Michael Francis, il est décédé l’an passé. L’Église travaille à multiplier ses structures propres de développement comme les écoles ou les centres de formation, les hôpitaux…
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