On en sait un peu plus depuis ce matin sur le bilan de l’attentat d’hier, car c’est bien d’un attentat qu’il s’agit même si les médias internationales refusent d’employer le terme. 18 personnes dont un prêtre sont mortes sur le champs. 42 personnes ont été enlevées par les assaillants qui sont visiblement des extrémistes musulmans du Km 5 dont nous avons toujours dénoncé la présence au milieu des autres paisibles musulmans.
40 corps sans vie de ces 42 personnes ont été retrouvés ce matin au Rond Point Koudoukou du Km 5. Ce qui porte le bilan provisoire à 58 morts. Mais des personnes ont été aussi touchées par des balles perdues dans les quartiers environnants et d’autres sont hospitalisées pour des blessures graves. Il faut s’attendre à un bilan plus élevé. Un confrère prêtre qui a été sur les lieux hier soir après les attentat m’a dit ce matin au téléphone qu’il faut s’attendre à une centaine de morts. En jouant avec l’expression « anti-balaka = milice chrétienne », la presse internationale porte une grande responsabilité dans l’attentat de Fatima. En effet, si les anti-balaka forment une milice chrétienne, toute bavure ou crime commis par ces miliciens peut être vengé sur d’autres chrétiens, fussent-ils des enfants et femmes refugiés dans une Eglise. L’attentat de Fatima rentre dans la même logique que l’enlèvement de l’évêque de Bossangoa et de ses trois prêtres, l’assassinat de l’Abbé Forman et la tentative de rapt d’un autre prêtre d’Alindao. Il faut craindre que cela continue dans d’autres paroisses ou dans d’autres diocèses. Nous avons toujours mis en garde contre l’assimilation malheureuse et malhonnête des anti-balaka à une milice chrétienne. Nous n’avons pas été suivis et voilà les conséquences. Même si le gouvernement fantoche de Bangui et les forces internationales font semblant de l’ignorer, beaucoup de centrafricains savent aujourd’hui que des terrorristes djihadistes venus du Soudan et du Nigeria ont infiltré la séléka et ils sont justement au Km 5. En assimilant les anti-balaka aux chrétiens les médias occidentales ont fourni à ces criminels du pain béni. Qu’elles en assument toute la responsabilité en appelant le chat chat. Ceux qui ont attaqué la paroisse de Fatima hier ne sont pas des inconnus armés comme le souligne la Radio France Internationale (RFI). Non, nous savons qui ils sont et d’où ils sont partis pour attaquer.
Abbé Jérôme
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