Le Centre de Formation Missionnaire d’Abidjan va fêter ses dix ans

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Le Centre de Formation Missionnaire d’Abidjan va fêter ses dix ans
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ouverture de l'année académique 2009 au CFMA

Bientôt dix ans ! L’âge de raison pour le Centre de Formation Missionnaire d’Abidjan (CFMA). Nous avons rencontré son directeur, Rémi Fatcheoun, de passage en France, il nous présente ce haut lieu de formation pour les futurs missionnaires prêtres et religieux. En même temps il lance un appel aux bonnes volontés pour venir en aide à la bibliothèque embryonnaire du centre et envoyer des livres.

Le CFMA (Centre de formation Missionnaire d’Abidjan) a ouvert ses portes le 4 octobre 2004. Le CFMA a été lancé pour répondre à un besoin qui s’est fait sentir au sein des congrégations missionnaires et religieuses d’Abidjan, en particulier, les Missions Africaines, les Franciscains (OFM) et les Pères Blancs.

CFMADes cours qui répondent aux défis missionnaires
Ces congrégations désiraient donner à leurs candidats une formation, pas simplement théologique, mais une formation tournée vers la mission et qui prend en compte les défis de l’Afrique. Aujourd’hui, il y a 18 congrégations qui envoient leurs séminaristes ou bien leurs religieuses pour se former au CFMA. Le parcours que nous donnons, c’est un parcours de premier cycle qui respecte ce que la Congrégation de l’éducation à Rome demande pour la formation de ceux qui sont destinés au sacerdoce. Mais, en plus de ça, nous avons des cours spécifiques qui répondent aux défis missionnaires, par exemple l’islam, le dialogue interreligieux, la missiologie, puis des questions d’actualité qui touchent l’Afrique : justice et paix, environnement, action sociale, droit de l’homme. Nous organisons aussi des sessions par exemple : “Comment lancer un projet de développement et le suivre du début jusqu’à la fin”, et aussi plusieurs sessions de formation humaine ; de leadership. Nous donnons une formation théologique qui embrasse aussi des sciences profanes qui permet à l’étudiant de décrypter l’actualité, les problèmes de société que nous rencontrons en Afrique. En effet, très souvent le missionnaire arrive sur le terrain et est confronté à des réalités pour lesquelles il est désarmé.

Une augmentation considérable de candidats
Cette formation tend à préparer les candidats au travail missionnaire. Ces deux dernières années, il y a eu une augmentation considérable d’étudiants, cette augmentation est due à la stabilité retrouvée du pays. La confiance est revenue, certaines congrégations viennent ouvrir des maisons de formation sur Abidjan. Aujourd’hui, nous avons atteint l’objectif de 150 étudiants. Parmi eux, il y en a 146 qui suivent le cycle de bout en bout et quatre auditeurs libres qui viennent prendre des cours à la carte.

Un site très beau et verdoyant
Le site, où nous sommes, est très beau et verdoyant. C’est un endroit typique dans un quartier populaire car nous avons su préserver un environnement intact. Sur le site qui fait un peu plus de trois hectares, nous avons une partie qui appartient au centre de théologie et dans le prolongement, les trois instituts fondateurs ont une parcelle, les franciscains ne l’ont pas encore exploitée, les Pères Blancs y ont construit leur maison de formation, les Missions Africaines viennent de construire un bâtiment pour y accueillir deux confrères qui enseigneraient ainsi qu’un espace pour que les étudiants puissent s’y restaurer quand ils ont cours les après-midis. Nous avons un projet de construction pour loger des étudiants qui n’auraient pas de communautés à Abidjan car de plus en plus nous recevons des demandes d’étudiants qui voudraient venir mais qui n’ont pas de pied-à-terre dans la région.

Un bureau de recherche et de publication
Nous avons une vingtaine d’intervenants, nous avons atteint l’objectif de cinquante pour cent de professeurs permanents. Nous appelons professeurs permanents, ceux qui sont envoyés par les instituts fondateurs. Ils sont détachés pour le CFMA, ils sont une dizaine ; l’autre moitié est composé de professeurs invités qui viennent de l’UCA0, du Grand Séminaire national, et de l’Institut de la compagnie de Jésus (ITCJ). L’idéal serait d’avoir les 2/3 de professeurs permanents, cela donnerait une stabilité à la vie académique. Depuis trois ans, le CFMA a ouvert un bureau de recherche et de publication. Nous venons de publier le cinquième numéro de la revue “Théologie africaine Église et société” qui est très appréciée des lecteurs, il y a des articles de qualité. Mais pour que ce travail de recherche et de publication puisse continuer, il faut un noyau de professeurs stables qui soient à la disposition du CFMA pour s’investir dans ce domaine. Le travail de recherche et de publication rentre dans la ligne des objectifs du Centre, c’est-à-dire penser les problèmes de l’Afrique et éventuellement dégager des solutions. Nous faisons de la théologie enracinée, nous sommes en quelque sorte un laboratoire. Nos étudiants en profitent car tout en recevant une formation, ils participent aux recherches dans l’élaboration de la réflexion. Nous ne formons pas simplement des prêtres, mais des missionnaires capables de penser les problèmes de société.

Trois confrères détachés pour le Centre
Cette année, nous avons 29 séminaristes sma. Depuis le début de la fondation sma Afrique, il y a eu trois maisons de théologie, une à Ibadan (Nigeria), une autre à Nairobi (Kenya) et enfin Anyama (Côte-d’Ivoire). Jusqu’à une date récente, les théologiens sma étaient orientés vers une de ces trois maisons. Depuis la fin de la crise en Côte-d’Ivoire, la SMA a pris l’option de faire d’Anyama, seulement une maison de théologie. Les étudiants de philosophie ont été envoyés dans la nouvelle maison de formation à Lomé (Togo). La priorité a été donnée à la maison d’Ebimpé qui peut accueillir une quarantaine d’étudiants. Nous recevons aussi des séminaristes sma de l’Inde qui vienne faire leur théologie au CFMA. L’idée est de rentabiliser l’investissement qui a été fait en créant le CFMA mais aussi de fournir des professeurs car en tant qu’Institut fondateur la SMA doit garantir l’envoi d’étudiants et de professeurs. En ce moment, nous sommes deux enseignants sma, Simon Onoja qui enseigne l’islam et la théologie de la mission et moi-même. Mais dans le staff, il y a Patrice Dossou qui est l’économe du CFMA. Nous avons donc trois confrères détachés pour ce Centre. Nous espérons que dans l’avenir, l’équipe sma sera un peu plus étoffée. Le prochain recteur sera le Père Paul Ennin, sma. Il y a donc une bonne présence sma pour animer la vie du CFMA.

CFMALe CFMA va fêter ses dix ans
La célébration des dix ans du CFMA s’ouvrira sur un colloque : “La Mission aujourd’hui, quel défi et quelle formation”. C’est un colloque international qui accueillera des intervenants locaux et étrangers pour débattre de ce thème et faire le bilan de ce qui a été donné comme formation pendant les dix ans et voir les défis auxquels nous devons répondre tout en restant fidèles à notre objectif initial. Il y aura d’autres activités culturelles, spirituelles, nous envisageons d’animer des séances radiodiffusées sur les chaînes nationales, sur radio espoir ceci dans le but de faire connaître le CFMA et apporter notre contribution théologique dans le milieu laïc. Le CFMA donne déjà une formation théologique aux laïcs les week-ends, avant la crise, nous avions un effectif de 200 laïcs qui venaient se former avec nous. Ce sont de futurs agents pastoraux envoyés par leurs paroisses, ils sont impliqués dans la pastorale, la catéchèse, dans l’accompagnement des couples etc.

Nous avons encore beaucoup d’activités en vue, nous allons collaborer avec nos anciens étudiants pour faire une évaluation de ce qu’ils ont reçu et si cela correspond au travail qu’ils mènent aujourd’hui. Nous chercherons ce qu’il faut améliorer pour répondre davantage aux besoins des futurs missionnaires.

Appel pour aider à développer la bibliothèque
La bibliothèque du CFMA est une bibliothèque embryonnaire qui se construit au fil des années. Dans le cadre des dix ans nous voulons lancer un appel à contribution de dons de livres de théologie ou bien de sociologie ou de philosophie. Je profite de cette occasion pour lancer l’appel à tous ceux qui voudraient donner des livres personnels de ces catégories citées précédemment ou même offrir un livre de théologie qu’ils trouveraient intéressant, ils seront tous les bienvenus. Le CFMA est disponible pour accueillir ce don et nous disons merci d’avance à tous nos généreux donateurs. Dans les perspectives d’avenir du CFMA, à l’occasion de ses dix ans, nous avons fait un travail de planification stratégique pour voir ce que le CFMA peut encore faire dans sa situation géographique à Abidjan.

étudiantsOuvrir de nouveaux modules au service des laïcs
En tant qu’institut missionnaire, nous ne pouvons pas rester uniquement dans le milieu clérical et ecclésiastique, il faut prendre en compte l’attente des laïcs, des jeunes qui ont besoin de formation pour être vraiment missionnaire. Dans les perspectives d’avenir nous devons penser à ouvrir d’autres modules de formation dans l’anthropologie africaines, la sociologie ou bien dans le management ou dans l’action sociale parce que la plupart des grandes écoles à Abidjan sont situées dans le quartier du Plateau, le quartier de Cocodi. Dans le quartier d’Abobo où nous sommes, il n’y a pratiquement pas de grandes écoles, les étudiants doivent faire de longues distances pour aller se former. Le CFMA est bien situé pour répondre aux attentes des jeunes. Nous avons le projet de construction d’un amphithéâtre car, jusque-là, les colloques se passaient sous des bâches, le temps nous a été clément mais ce ne sera pas toujours le cas.

Offrir un espace pour la formation continue du clergé
Nous avons beaucoup de projets d’avenir, de perspectives, d’horizons nouveaux à explorer. Mais nous avons à penser à offrir un espace pour la formation continue des prêtres, car c’est un clergé jeune qui n’a pas toujours l’occasion de faire un second cycle et qui a besoin de s’instruire et de se cultiver pour approfondir les questions même si ce n’est pas à plein temps. Des modules répartis sur l’année pourrait répondre à ce besoin. Nous pensons donner réponse à toutes ces attentes.

Rémi Fatcheoun, sma
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