Au service de la formation des missionnaires

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Au service de la formation des missionnaires
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J’ai connu la SMA dans ma paroisse de Botro dans le diocèse de Bouaké en Côte-d’Ivoire. Sur ma paroisse, il y avait deux prêtres sma, le Père Louis Roland qui est maintenant à la maison de retraite de Montferrier et le Père Bio Joseph qui est décédé en 1997. C’est leur style de vie et leur manière de travailler qui m’ont plu. À cette époque, j’avais autour de 14 ans. Bien avant cela, j’étais suivi par une religieuse, de la congrégation des sœurs de la Pommeraye. Elle me faisait la catéchèse. C’est elle qui a suscité en moi le désir de devenir prêtre.
 
Issu d’une famille non chrétienne
J’ai été baptisé à l’âge de 12 ans, j’étais au collège. Issu d’une famille non chrétienne, j’ai connu l’Église à la catéchèse dans mon école primaire. J’ai été invité par les sœurs à venir à l’église, cela s’est fait mais avec beaucoup de lenteur parce que mes parents n’étaient pas chrétiens au départ. Au terme du catéchuménat de trois ans, la sœur m’a posé la question de ce que je voulais faire dans l’Église, j’étais déjà enfant de chœur. La manière de vivre des Pères m’avait beaucoup plu et là, j’ai exprimé mon désir de devenir prêtre. Mais dans mon esprit, dans mon entendement, pour moi, tout prêtre était appelé à partir parce que les pères que je voyais là avaient quitté leur pays. C’est plus tard que j’ai compris qu’il y avait une distinction entre prêtre diocésain et prêtre missionnaire. Quand j’ai exprimé mon désir d’entrer aux Missions Africaines, les prêtres et les sœurs étaient étonnés car notre diocèse venait d’être scindé en deux avec la création du diocèse de Yamoussoukro qui comptait le plus de diocésain. Le diocèse de Bouaké se trouvait alors démuni. Les prêtres étaient un peu déçus de mon choix mais ils l’ont respecté et m’ont encouragé à continuer. 
 
Un temps de doute
J’ai commencé à suivre les sessions SMA. Après le bac, je suis entré à Ebimpé pour suivre le cycle de philosophie à Badjin-Kouté. Durant ce cycle qui s’est bien passé, j’ai commencé à avoir des doutes sur ma vocation, j’avais alors 19 ans, et je n’avais que 12 ans lorsque j’ai eu le désir d’être prêtre. Il y a eu donc un temps de doute et je découvrais la philosophie. Mais grâce au père Gilles Babinet, avec son accompagnement et son soutien spirituel, j’ai vécu ces deux années avec beaucoup de calme. À Calavi, pendant l’année spirituelle, au moment où il faut prendre des décisions, je me suis engagé, ce n’était plus mon désir d’enfance mais de jeune adulte. 
 
Nous avions l’animation de 45 communautés
Après Calavi, je suis allé faire mon stage au nord Nigeria, dans le diocèse de Kaduna où j’ai vécu une très belle expérience de pastorale avec le Père John Averty, un Irlandais. Nous avions l’animation des communautés villageoises, il y avait 45 stations secondaires. Au cours de l’années, nous menions trois grandes visites. La première visite d’octobre jusqu’en décembre, suivi de la visite de Noël et enfin une troisième visite autour de Pâques où nous faisions les baptêmes. Je retrouvais un peu le cadre de la pastorale que j’avais connu avec les Pères de ma paroisse quand je les accompagnais. Le Père m’a donné une bonne initiation, au début j’accompagnais le catéchiste, mais peu à peu quand j’ai commencé à parler la langue, le haoussa, j’ai fait moi-même l’animation des communauté. Cela reste pour moi un très bon souvenir de ce que j’ai vécu là-bas. En plus de cette pastorale rurale, j’avais, deux fois par semaine, à donner des cours d’éducation religieuse dans le collège de la paroisse. 
 
Je découvrais un autre visage de l’Afrique
Après cette expérience, j’ai été envoyé à Nairobi, pour quatre années de théologie. Là, je découvrais un autre aspect, un autre visage de l’Afrique, très différent de l’Afrique de l’Ouest, le climat, la culture et la mentalité. Je me suis plongé dans ce milieu, j’ai découvert cette partie de l’Afrique avec ses richesses, ses beautés etc. Expérience nouvelle aussi concernant les études, nous allions dans un consortium qui nous permettait, outre la formation théologique classique, de poursuivre des études plus orientées vers la mission, au sein de différents instituts. Ce consortium a été créé par des congrégations missionnaires sacerdotales et religieuses. Des cours sur la mission nous étaient donnés complétés par des cours sur la sociologie, sur les religions etc. Nous avions un très bon programme de formation qui nous prédisposait au travail missionnaire.
 
J’ai été envoyé faire des études
À la fin j’avais exprimé mon désir d’aller au Nord Nigeria où j’avais mon stage ou bien dans le diocèse de Lodwar au Kenya où j’avais vécu une expérience dans ce diocèse très pauvre durant mes vacances. Je pensais y retourner parce que ce milieu m’avait plu. Mais en fin de compte, j’ai été envoyé à Paris pour faire des études bibliques. J’ai fait trois ans à la catho de Paris, je logeais à la maison provinciale. Je garde un très bon souvenir de la communauté, j’avais un très bon cadre de travail. J’ai profité de ce cadre de recueillement pour mener à bien mon parcours à la catho. Durant ces années d’étude, j’ai fait un séjour à l’école biblique de Jérusalem grâce à un programme d’échange entre ces deux écoles. J’ai terminé en septembre 2009 avec la soutenance de mon mémoire sur « La réception de l’oracle de Jérémie dans l’épître aux Hébreux ». J’ai été nommé au CFMA comme enseignant et comme formateur à la maison d’Ebimpé. Depuis, j’enseigne les lettres de St Paul, j’ai enseigné aussi la littérature prophétique et j’ai donné des cours sur les méthodes d’interprétation de la bible, différentes clefs de lecture pour aborder les thèses bibliques. Depuis quelques années je donne des cours d’homilétique (comment préparer une homélie). J’en suis à ma cinquième année.
 
 
On m’a confié la direction du CFMA
Depuis deux ans, j’ai été retiré de la formation à Ebimpé car on m’a confié la direction du CFMA. C’est un travail d’organisation de la vie académie du centre, le recrutement des professeurs, la programmation des cours, l’emploi du temps, le livret académique qu’il faut constituer, et puis tous le suivi des étudiants  et le déroulement des cours. S’il y a des professeurs qui sont absents, il faut prévoir des permutations, cela prend beaucoup de temps et cela demande beaucoup d’attention et beaucoup de présence. Pour moi, ce travail est passionnant, je prends du plaisir à organiser tout cela.
 
Je me sens missionnaire dans mon travail 
Je me sens missionnaire même si mon rêve d’enfance n’est pas comblé à cent pour cent car j’ai désiré être missionnaire parce que j’ai vu des missionnaires au travail sur le terrain avec l’animation des communautés dans le monde rural et c’est ce que j’avais exprimé à la fin de mon parcours théologique. Mais voilà, les choses ne se sont pas passé comme je l’avais imaginé et aujourd’hui, je suis dans la formation des futurs missionnaires. Directement, je ne suis pas acteur sur le terrain de la mission, mais je suis acteur dans la préparation des futurs missionnaires. De ce point de vue, je fais partie du travail missionnaire qui nous est confié.
Rémi Fatcheoun, sma directeur du CFMA
 

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