Le Père Pierre Roustan, de retour au pays, nous envoie les nouvelles de la rentrée scolaire en Côte-d’Ivoire ainsi que ses divers engagements dans ce pays.
Les étudiants du séminaire d’Ebimpé sont là depuis la mi-septembre : ils sont 29 cette année (9 de plus par rapport à l’an dernier), de 12 pays différents et avec nous, cela fait 14 nationalités différentes, une bonne moitié sont de langue anglaise, les plus nombreux sont les togolais, il y a deux ivoiriens et deux indiens. Ils sont là pour les 3 dernières années de leur formation, avant d’être ordonnés ; ils sont 12 nouveaux! Mettre un nom sur les visages, se rappeler les noms avec une mémoire un peu défaillante!
La 1ère urgence a été de sortir pour la fin septembre le nouveau Cahier des CEB, le guide des rencontres des communautés de base : « Foi et Nouvelle évangélisation à l’école du pape François » ; il a été réalisé dans les délais.
Préparer la nouvelle année, se répartir les tâches…
Mon travail habituel a commencé : accompagnement spirituel, soutien des anglophones dans leur travail (quelques cours de français sont même prévus), service paroissial le dimanche sur Anyama, quelques animations dans des paroisses du grand Abidjan. Dans le groupe au service des communautés de base, je ne suis plus que le conseiller, il faut passer la main et bien préparer la relève ; mon travail reste bien le même.
En ce début d’année pastorale, du 30 septembre au 3 octobre, le diocèse de Bouaké (au centre du pays) m’a demandé pour parler sur « La place des CEB dans la pastorale diocésaine » aux agents pastoraux du diocèse (prêtres et religieuses : une centaine de personnes): quatre jours à Bouaké avec le voyage. Un long trajet – probablement le dernier – sur une autoroute en chantier ; l’inauguration du dernier tronçon jusqu’à Yamoussoukro est annoncé pour le 11 décembre. A Bouaké, ils avaient prévu, à l’occasion de mon passage, une rencontre des responsables de communautés en soirée, ils étaient dans les 130 responsables réunis dans la cathédrale. En revenant de Bouaké, j’ai fait un petit crochet par Tiassalé pour aller saluer une sœur de St Joseph, Sœur Solange originaire de l’Ardèche. L’autre ardéchoise venait de rentrer en France.
Le diocèse de Yopougon m’a demandé aussi– là, c’est tout près – d’intervenir lors de leur rentrée pastorale du 8 et 9 octobre sur « : Les CEB : lieux d’approfondissement et de partage de la foi ». En cette année de la foi et de la nouvelle évangélisation, voilà une bonne occasion de rappeler le rôle des Communautés de base.
Mais la suite sera plus relaxe ! Je ne pourrais pas tenir le rythme. J’espère que j’aurais assez de santé pour tenir encore une année ; peut-être ai-je présumé un peu de mes forces en décidant de repartir ? à la grâce de Dieu. Je connais mes fragilités et j’essaye d’y remédier, c’est vrai le régime alimentaire de la communauté d’Ebimpé n’est guère favorable.
Le pays remonte la pente, lentement et avec des soubresauts ; les attaques des maisons, des lieux de culte, les coupeurs de route n’ont pas disparu, mais les signes positifs d’une reprise sont bien présents : grande surprise : la rentrée des écoles prévue pour le 16 septembre a eu vraiment lieu ce jour-là ! On était habitué à la voir s’étendre sur 15 jours trois semaines ! Un peu de rigueur est bienvenu. Les travaux pour le 3ème pont avancent et rendent encore plus difficile la circulation en ville d’Abidjan et il y a encore bien des rues en très mauvais état ! Mais plus grave, les petites gens ne profitent guère de la reprise et souffrent beaucoup de la cherté de la vie.
À l’occasion de l’ordination diaconale d’un franciscain à côté de notre maison, l’évêque qui présidait, Mgr Coty, toujours solide à 87 ans, n’a pu se retenir de dire et d’insister : « on ment trop en Côte d’Ivoire » Il suffit de lire les titres des journaux pour s’en convaincre ! Les nouvelles y sont si contradictoires, que le chemin vers une réconciliation dans la vérité et le pardon est encore bien long.
Pierre Roustan, sma
Côte-d’Ivoire
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