Grégoire, le libérateur des « fous »

Avatar de SMA Media

Grégoire, le libérateur des « fous »
Posted on :

Grégoire en visite à Rome

En Côte d’Ivoire, au Bénin et au Togo, on connaît bien Grégoire : c’est le « libérateur des fous ». Dès qu’on lui signale qu’un malade mental vit, dans un village, enchaîné à un arbre, il prend sa voiture et va le rencontrer. Calmement, il lui propose : « Si tu es d’accord, je te libère et je t’emmène dans mon village. » Sous les yeux des villageois, il brise l’entrave du malade mental… qui le suit, jusqu’à sa voiture, aussi docilement que le loup de Gubio suivait S. François d’Assise. 

L’ancien malade mental est devenu un autre homme
Et quand le « fou » arrive au centre de traitement de S. Camille, à Bouaké (Côte d’Ivoire), Grégoire fait les présentations : « Les 700 personnes qui vivent dans ce centre sont tous d’anciens malades mentaux ». Les résidents du centre accueillent le nouveau venu et lui offrent bientôt une douche, le rasage de ses cheveux (souvent hirsutes) et des vêtements propres. L’ancien malade mental est devenu un autre homme.

Centre St CamilleIl faut d’abord leur rendre leur dignité d’homme
Des « soignants » (eux-mêmes anciens malades mentaux, guéris, et ayant suivi une formation) vont alors évaluer son état et décider quels médicaments il doit prendre. « Les médicaments tout seuls, ça ne suffit pas », m’a expliqué Grégoire. « Il faut d’abord leur rendre leur dignité d’homme. Leur parler calmement, comme à des êtres normaux. Ce sont des êtres normaux. Au village, on avait peur d’eux : alors, on les a attachés à un arbre. C’est la peur qui engendre la peur. Je veux briser ce cycle. »

Prêts pour retourner dans la « vie normale »
L’ancien malade mental va passer quelques mois dans un centre de traitement. Quand son état sera suffisamment stabilisé, il ira dans un centre de réinsertion, pour reprendre son ancien métier ou en apprendre un autre : cultivateur, boulanger, employé de bureau. Quant aux femmes, elles choisissent souvent de devenir coiffeuses ou couturières. Après quoi, ces ex-malades mentaux sont prêts pour retourner dans la « vie normale » et gagner honnêtement leur vie.

Ce conte de fée, des journalistes (de la TV française, italienne, suisse, espagnole, canadienne) sont venus le constater et le filmer sur le terrain. Ils ont diffusé leur reportage sur la télévision de leur pays. Ils ont offert à Grégoire un CD de ce reportage. Quand Grégoire vient parler en Europe, il commence par projeter un des ces reportages. Ensuite, les spectateurs ont des questions à lui poser.

ChapelleC’est dans les pauvres que je peux trouver et servir Dieu
Grégoire m’a expliqué : « Je ne cache pas que je fais cela pour Dieu. J’ai senti que c’est dans les pauvres que je peux le trouver et le servir. Alors, je compte sur la Providence pour faire vivre mes centres. En 2013, 1 300 personnes sont accueillies dans 16 centres. A 2 € par personne et par jour pour les médicaments et la nourriture, calculez ce qu’il faut trouver. Car je ne reçois aucune subvention d’aucun gouvernement. J’essaye bien de trouver sur place de quoi faire vivre ces centres. Les chrétiens du triangle Cotonou-Bohicon-Porto-Novo ont pris l’habitude de nous envoyer des camionnettes de vivres. Mais ça ne suffit pas. Et puis, j’ai quatre nouveaux centres en projet. Cela nécessite d’importants investissements. Alors, quand on m’en donne l’occasion, je sillonne l’Europe ou le Canada, pour sensibiliser les âmes de bonne volonté aux besoins de leurs frères les plus abandonnés, les malades mentaux d’Afrique ». 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *