Il y a 200 ans naissait notre fondateur

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Il y a 200 ans naissait notre fondateur
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Castelnaudary

Trois célébrations importantes de ces dernières années se rapportent aux premiers temps de la SMA et à son Fondateur : le 150ème anniversaire de la naissance de la Société en 2006 ; le 150ème anniversaire de la mort de Mgr de Brésillac en 2009 et, maintenant, en 2013, le deuxième centenaire de sa naissance.  Quelqu’un parmi nous pourrait en être un peu fatigué… Je peux l’assurer que, jusqu’en 2056, il n’y aura plus de ces anniversaires…

L’A.G. 2013 de la SMA a décidé de consacrer une année à notre Fondateur. Celui-ci est l’ancêtre appelé à nous inspirer et, par ses enseignements, à nous donner les indications fondamentales pour notre chemin de réponse à l’appel du Christ pour sa mission. En effet, le regard et l’écoute de son expérience avec les réflexions, les études, les comparaisons que nous pouvons élaborer, nous aident à mieux connaître ce que nous sommes et ce que nous devons faire devant les défis de notre temps. Nous en avons besoin. Mais n’importe quelle recherche d’ordre historique et herméneutique doit être soutenue par une vision de foi, une réflexion théologique, un regard bienveillant envers celui qui est à l’origine de notre famille.

On affirme que le monde d’aujourd’hui ne sait pas où il va, tout est fragmenté, l’information est sans mesure mais pour beaucoup de personnes la formation est superficielle, fragile, occasionnelle, limitée aux nécessités du moment. Dans le monde toujours plus « digital », le missionnaire doit être un disciple du Christ de qualité. Ce qui exige, de notre part, d’agir avec compétence et conscience professionnelle dans « les choses de Dieu » et dans la connaissance de l’humanité qui nous entoure.

village natal de Mgr de Marion BrésillacLa vie de Melchior de Brésillac, commencée le 2 décembre 1813, a donné beaucoup de fruits  pour la mission du Christ, pour l’Eglise, pour le monde. Il suffit de penser à la foule de missionnaires qui ont fait et qui font partie de la SMA, aux Eglises qu’ils ont contribué à faire naître et à développer, au nombre énorme d’institutions créées pour l’évangélisation et pour la promotion humaine, spécialement dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. 

Cela a été possible parce que, au début de cette aventure missionnaire, la vie de Brésillac, qui a pris fin dans un échec apparent, a été vécue dans la foi, l’espérance et la charité. A été gérée  par une obéissance absolue à la volonté de Dieu, même si parfois il n’arrivait pas à la comprendre. Et, dans une fidélité totale à l’œuvre de Dieu. Il avait dit aux missionnaires :

« Pour être comme Jésus Christ dans l’œuvre de Dieu, il ne saurait nous suffire d’agir plus ou moins pour Dieu…Il faut que nous soyons dans l’œuvre de Dieu, il faut que y soyons tout entiers, que nous y soyons plongés, que nous soyons comme identifiés avec elle. Comme abîmés dans son accomplissement. Il faut que cette œuvre soit notre vie, notre raison d’être » (Retraite aux missionnaires, 35).

Notre Fondateur n’a pas seulement prononcé ces paroles. Il les a vécues jusqu’aux derniers moments de sa vie. Cette vie mérite d’être regardée, méditée, confrontée avec son époque et la nôtre pour découvrir les aspects que la poussière du temps ou des préjugés expéditifs ont cachés et qui pourraient nous éclairer.  

Mgr De BrésillacBrésillac a pris le chemin de la mission après un discernement sérieux et prolongé et ensuite il a marché avec l’œuvre de Dieu devant les yeux et dans le cœur. Il a avancé avec un esprit soutenu par une intelligence créative, une volonté cohérente et unie à un sens du devoir sans faille. Il a été soutenu par une conscience éclairée par la lumière de la foi en Jésus Christ. Son style de vie et d’action était selon l’évangile et le témoignage des apôtres. Il aimait et il désirait leur simplicité. Il savait toujours ce qu’il était, il connaissait profondément Celui qui l’envoyait, le contenu du message à annoncer et ceux qui devaient le recevoir et devenir, à leur tour, des disciples à l’aise dans leur terroir.

C’est exactement ce qu’il faut pour notre mission d’aujourd’hui, dans le monde qui nous entoure, au milieu du nombre immense de propositions, de promesses, de suggestions, d’opinions, de produits  et de mouvements religieux qui envahit tous les continents.

Dans cette situation, il est pour nous plus important encore de posséder une identité claire, une vision commune de la mission du Christ en ce qu’elle a d’essentiel (voir A.G. 2013, p. 29 et 30), une formation où ce qui est académique et ce qui est spirituel s’intègrent en pleine harmonie  (AG. 2013, p. 37 et 38) et un ministère de haute qualité ( A.G. 2013, p. 35).

Ce que Brésillac écrivait aux séminaristes de Carcassonne en vue de leur ministère en France en son temps peut nous être profitable aujourd’hui aussi partout. Il écrivait :

tombeau de Mgr Brésillac« Non, une seule chose me paraît nécessaire à tous les prêtres de France : c’est de joindre à l’étude approfondie de la théologie, l’étude sérieuse du siècle où ils se trouvent, des hommes au milieu desquels ils sont appelés à vivre, en un mot la connaissance du milieu dans lequel ils ont à exercer leur zèle ; zèle qui, plus que jamais, doit être prudent et éclairé. Avec cela, le curé dans ses prônes, ses instructions, ses catéchismes, ses visites, le prédicateur dans ses sermons, l’écrivain dans ses livres, celui qui dirige la jeunesse dans l’impulsion qu’il communiquera aux jeunes cœurs, ainsi les prêtres régénéreront la France. N’ayez donc pas des idées si sombres, mes chers amis ; armez-vous de courage, de science et de piété, et croyez que la religion peut attendre beaucoup de vos efforts » (Lettre du 20 novembre 1842 ; il venait d’arriver en Inde).

Dans un article paru sur « Missi » en 1969, n° 8, où on présentait des figures missionnaires du XIXème  siècle, l’auteur a affirmé : « Mgr de Marion Brésillac est probablement le plus grand génie missionnaire du XIXème siècle. Son esprit ferme, clair, est incroyablement actuel ».


Sa prière aussi est toujours actuelle:

“L’avenir est à toi, Seigneur, et je ne sais pas trop sur quelle plage nous pousse le vent qui souffle en ce moment. Quoiqu’il m’arrive, sois Seigneur, l’unique mobile de mes actions, l’unique fin de mes entreprises, l’unique objet de mes désirs. Rends-moi l’instrument docile de ta miséricorde envers ces peuples malheureux. Donne-moi pour cela l’intelligence, la force, le désintéressement, la mortification, l’humilité, le zèle et toutes les vertus qui devraient faire l’ornement d’un évêque missionnaire » ou d’un ‘simple’ missionnaire… (Souvenirs 628).

Bruno Semplicio SMA

 

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