Chers confrères, associés et séminaristes
Je suis très heureux de vous rencontrer à travers cet article pour vous inviter à un nouveau voyage au début de cette nouvelle année. Il s’agit d’un voyage d’étude, de réflexion et d’exploration appelé « Charisme et Constitutions ».
Le mois dernier, le Supérieur Général a promulgué la nouvelle version des Constitutions et des Lois de la Société. Cette nouvelle version reflète les nouvelles structures et les décisions de l’Assemblée générale de 2019.
À quand remonte la dernière révision de ce type ? Après la précédente Assemblée générale, les Constitutions et les Lois ont été promulguées par le Supérieur général de l’époque en 2017, c’est-à-dire il y a environ cinq ans. Quand les CL seront-elles à nouveau révisées ? Très probablement après la prochaine Assemblée générale en 2025.
Quelque chose nous dérange ici.
Les Constitutions et les Lois doivent-elles être révisées après chaque Assemblée générale ?
Voyons comment cela s’est passé dans notre histoire.

Différentes éditions des Constitutions et Lois

Notre Fondateur a écrit les articles fondamentaux en 1856, puis avec le P. Planque, il les a révisés en 1858. 
Il a ensuite fallu environ quarante ans pour que les premières Constitutions soient approuvées par la Propaganda Fide en 1900.
Après environ cinquante ans, nous les avons révisées en 1953.
Ensuite, après une quarantaine d’années, nous les avons à nouveau révisées en 1990.
Puis nous l’avons refait en 2004, 2017 et 2022.
Ainsi, au cours des 130 premières années, nous avons eu trois éditions (1900, 1953 et 1990). Ce sont les principales éditions. Et au cours des 30 dernières années, nous avons déjà publié trois éditions (2004, 2017 et 2022). Les premières éditions ont eu une durée de vie de quarante à cinquante ans, et les éditions récentes ont été publiées après une ou deux Assemblées générales.
Comment expliquer cela ? Pourquoi avons-nous eu une plus grande stabilité du texte dans le passé et moins ces dernières années ?

Fusion des Constitutions et des Lois en 1990 et les conséquences

En 1900, nous ne publions que des Constitutions. Puis, dans les années suivantes, un directoire a été ajouté, appelé « Livre 2 ». Il s’agissait d’un supplément aux « Constitutions » qui est appelé le « Livre 1 ».
L’édition de 1953 comportait également deux sections distinctes, le livre 1 et le livre 2.
Puis en 1990, les articles des deux livres ont été combinés et classés par thème et l’ensemble du livre a été appelé « Constitutions et lois ». Les lois étaient distinguées des Constitutions par leur caractère italique et l’ajout d’un retrait. L’avantage de cette méthode est qu’une loi qui ajoute des détails à un article des Constitutions est placée juste au-dessous du même article. Cela paraît plus facile à lire et à comprendre. La numérotation est linéaire de haut en bas dans un seul livre, qui est organisé de manière thématique.

Quel est l’inconvénient de cette méthode ?
Les Constitutions et les Lois dépendent de deux autorités différentes.
Les Constitutions sont approuvées par la Propaganda Fide et les Lois sont modifiées et approuvées par l’Assemblée Générale.
Chaque Assemblée Générale peut changer les lois et le Supérieur Général promulgue la compilation des lois. Puisque les Constitutions et les Lois sont dans le même livre, avec la même numérotation linéaire, chaque fois que les lois sont changées, nous sommes obligés de réviser le livre entier, et de donner une nouvelle numérotation. Il n’a pas été facile de modifier les lois sans toucher aux articles des Constitutions – non seulement à la numérotation mais même au contenu.

Chaque fois que nous touchons aux « Constitutions », nous devons obtenir l’approbation de la Propaganda Fide. Même si nous ne modifions pas le contenu d’un article de la « Constitution », puisque nous changeons la numérotation, nous devons nous assurer qu’ils ont une copie de la version la plus récente.
Les commissions établies pour mettre à jour les Constitutions et les Lois ne peuvent le faire que sur la base des décisions de l’Assemblée générale, afin que les textes de l’AG et les Constitutions et Lois soient cohérents entre eux. Faire cela dans les trois dernières versions consécutives ressemble à un patchwork – ajout des pièces et des morceaux. Tout travail plus profond d’organisation ou de révision dépasserait la compétence des commissions créées après les Assemblées pour mettre à jour les textes.

AG 2019 et CP 2022 sur les Constitutions et les Lois

Après l’Assemblée générale de 2019, le Supérieur général et son Conseil ont mis en place une commission pour mettre à jour les Constitutions et les Lois conformément aux décisions de l’Assemblée générale. En effectuant ce travail, la commission a pris conscience des défis que je viens de mentionner.
En présentant la version actualisée des Constitutions et des Lois au Conseil Plénier 2022, la Commission a formulé quelques recommandations. Par la suite, le Conseil Plénier a demandé au Supérieur Général et à son Conseil d’initier un processus spécial qui comprendrait deux choses :
1. Séparer les Constitutions et les Lois en deux sections distinctes avec une numérotation séparée, de sorte que les Constitutions aient une plus grande stabilité et que nous puissions modifier les lois plus librement selon les besoins.
2. Organiser une consultation et une réflexion dans toute la société pour une révision plus profonde.

Membres de la nouvelle Commission

Une nouvelle commission a été mise en place et ses membres sont :
Bernardin Kinnoume
Emmanuel Dim
Fachtna O’Driscoll
Waclaw Dominik
et Moi-même.
La Commission a un peu préparé le terrain et nous lançons la réflexion et l’étude dans toute la société.

Étude du premier chapitre des Constitutions et Lois

Maintenant nous allons étudier seulement le premier chapitre de nos Constitutions et Lois.
La version de 1900 a 5 articles dans le premier chapitre, la version de 1953 a 6 articles et la version de 1990 a 30 articles qui sont restés plus ou moins dans toutes les versions suivantes.
Normalement, le nombre d’articles des Constitutions doit être inférieur à celui des lois. Par exemple, dans la première édition des Constitutions et du directoire, les Constitutions faisaient environ un dixième du directoire, et dans l’édition actuelle, les Constitutions font deux fois la taille des lois. De 10%, nous sommes passés à 200%.
Un confrère aîné SMA soulignait à juste propos que l’essentiel est noyé au milieu de trop d’articles.
L’essentiel est noyé au milieu de trop d’articles.
Comment comprendre ce passage de 5 à 30 ? D’où viennent ces nouveaux articles et dans quel contexte ?

Le Concile Vatican II s’est achevé en 1965, et le code du droit canonique a été révisé en 1983. La SMA a révisé ses Constitutions et ses Lois en 1990, incorporant l’évolution de la compréhension de la mission exprimée dans les Assemblées Générales qui se sont tenues après le Vatican II.
Ce fut un moment de changement majeur.
La plupart des nouveaux articles provenaient des Assemblées générales, reflétant l’évolution de la missiologie dans l’Eglise.

Trois questions pour guider l’étude

Je propose trois questions pour guider notre réflexion et notre étude du premier chapitre des Constitutions : 
1. Qu’est-ce qui fait notre identité fondamentale ? C’est ce qui est le contenu central, touchant lequel, on touche notre identité. Nous devons les préserver par tous les moyens.
2. Quels sont les articles de nos Constitutions qui n’ont pas besoin du poids de « Constitutions » ? On peut les garder si on veut comme des lois. En d’autres termes, quel poids constitutionnel voulons-nous donner aux décisions des Assemblées générales qui se sont tenues il y a quarante ans (entre 1968 et 1983) ? Certaines d’entre elles peuvent-elles être considérées comme lois ? Si elles sont des lois, les Assemblées générales peuvent les modifier.
3. A la lumière des Assemblées générales et de la vie de la SMA au cours des 40 dernières années, c’est-à-dire après 1983, qu’est-ce qui nous semble manquer dans ces 30 premiers articles ?
Permettez-moi de reprendre différemment et plus simplement les trois mêmes questions :
1. Quel est le noyau de l’identité SMA que nous voulons garder à tout prix?
2. Quels articles peuvent être transformés en lois au lieu d’être Constitutions ?
3. Pour la vie et la mission de la SMA aujourd’hui, que manque-t-il dans nos Constitutions et nos Lois ?
Comme nous marquons le 40e anniversaire de l’Assemblée générale de 1983 qui a grandement transformé la SMA, c’est un moment important pour lire attentivement le premier chapitre des Constitutions et Lois et voir comment nous nous y identifions.
Les trois éditions majeures de nos Constitutions et Lois sont celles de 1900, 1953 et 1990. Est-il temps de travailler à une édition majeure ? Nous ne savons pas combien de temps prendra l’ensemble du processus. Ce qui est important, c’est de le commencer.

Documents de référence sur le site web

Pour ce travail d’étude, de réflexion et d’exploration, nous mettons à disposition de tous un ensemble de documents sur notre site web, smainternational.info.
Vous y trouverez une page dédiée intitulée « Charisme et Constitutions ».
Sur cette page vous verrez toutes les versions des Constitutions et des Lois depuis le début jusqu’à la plus récente, Vous verrez tous les textes des Assemblées générales depuis 1968.
Et vous verrez également d’autres livres et articles pertinents.
Je n’ai pas lu tous les documents mentionnés ici. Je les ai vus. C’est un peu comme rassembler la bibliographie de base pour la recherche ; c’est comme obtenir tout le matériel essentiel pour un voyage. Étudions-les ensemble.

Nous nous sentons extrêmement bénis d’avoir d’une part des confrères qui ont participé à l’Assemblée Générale de 1968 et d’autre part des centaines de séminaristes qui ont rejoint la SMA après la dernière Assemblée Générale. Voilà ce que nous sommes. Nous avons un grand passé dont nous sommes fiers, nous avons un présent dynamique dont nous sommes reconnaissants, et nous discernons notre avenir avec espoir. Ce discernement se fait à travers la communion profonde et le dialogue entre les différentes générations au sein de la SMA.

Que Dieu nous éclaire et nous guide à chaque étape de ce voyage.

Francis ROZARIO