Rocca di Papa, Rome – 4 juin 2025

Sous le ciel clair et la douceur estivale de Rocca di Papa, la 22e Assemblée Générale de la Société des Missions Africaines (SMA) a entamé une journée charnière de sa troisième et dernière semaine. Les délégués venus des quatre coins du monde sont restés pleinement mobilisés alors qu’ils affinent les propositions qui orienteront l’avenir de la Société.

La journée a débuté par la relecture et l’approbation du procès-verbal de la veille, avant d’entrer dans des discussions de fond portant sur la viabilité financière, le bien-être des membres, la vie interculturelle, ainsi que l’examen d’amendements aux grands axes déjà débattus.

Une gestion financière responsable au service de la mission

Face aux défis économiques croissants, la viabilité financière est apparue comme l’un des sujets phares de la journée. Les délégués ont examiné la deuxième version des orientations financières et ont soutenu un cadre fondé sur la fraternité, la responsabilité et la prévoyance.

Les budgets pluriannuels 2026–2028 ont été présentés et approuvés, mettant l’accent sur la formation, les activités missionnaires en cours et la préservation du patrimoine de la SMA. Une proposition notable a été la création d’un fonds d’investissement dédié, inspiré par l’héritage du Père Adolphe Papetard. Ce fonds vise à alléger les charges futures en générant des revenus pour alimenter les caisses communes essentielles.

Les discussions ont également insisté sur la modernisation des stratégies de collecte de fonds, soulignant le rôle d’organismes professionnels comme la Fondation PACEM et la nécessité de former du personnel qualifié en gestion financière et en coordination des subventions. Malgré les défis, l’Assemblée a affirmé son engagement ferme envers une gestion responsable, au service de la mission.

Le bien-être des missionnaires : une priorité pastorale

En parallèle des réflexions financières, une attention particulière a été portée au bien-être global des membres. L’Assemblée a réaffirmé avec force que la santé physique, mentale, émotionnelle, sociale et spirituelle des missionnaires est essentielle à la fécondité de leur mission et à la vitalité de la Société.

Les échanges ont mis en lumière la nécessité d’un accompagnement tout au long de la vie missionnaire — de la première nomination à la retraite — en insistant sur le mentorat, la direction spirituelle et le soutien professionnel. La création d’un Bureau pour le soin et le bien-être des membres a été proposée, avec pour but de coordonner et soutenir une prise en charge holistique dans toutes les entités.

L’Assemblée a également renouvelé son engagement en matière de sauvegarde et d’intégrité dans l’exercice du ministère.

Diversité culturelle et mission internationale

Les travaux de la journée ont aussi porté sur les réalités de l’internationalité et de la vie interculturelle. Fidèle à son identité de société missionnaire mondiale, la SMA cherche à approfondir la richesse de la diversité culturelle au sein de ses communautés.

Les délégués ont exploré des pistes pour mieux intégrer les membres affectés à de nouvelles entités, renforcer l’apprentissage linguistique et culturel, et promouvoir l’égalité et le respect mutuel. Les propositions incluaient la mise en place de communautés internationales, la facilitation des démarches migratoires grâce à une coopération ecclésiale accrue, et l’organisation de rencontres interculturelles entre entités partageant une histoire ou une langue commune.

La vie communautaire quotidienne — autour des repas, de la prière et des moments fraternels — a été soulignée comme espace privilégié de témoignage évangélique dans un monde fragmenté.

Révisions des propositions : réalités évolutives, formation intégrale, zèle missionnaire

L’après-midi a été consacré à la présentation des amendements apportés à trois grands thèmes discutés la veille :

• Les réalités évolutives des entités de la SMA,
• La formation intégrale,
• Et le renouvellement du zèle missionnaire aujourd’hui.

Les groupes de travail sont revenus avec des versions affinées, enrichies par les retours des discussions en plénière et en petits groupes.

Sur les réalités des entités, les discussions ont porté sur la viabilité structurelle, le rôle et le statut des membres « secondés », et la réorganisation éventuelle des entités — avec, notamment, la proposition de passage du Kenya au statut de province.

Concernant la formation intégrale, les propositions ont réaffirmé l’importance d’un accompagnement tout au long de la vie missionnaire, avec un appel à une meilleure collaboration entre les maisons de formation et les responsables, à la direction spirituelle et à l’ouverture interculturelle.

Quant au zèle missionnaire, les propositions ont encouragé la revitalisation des méthodes d’évangélisation, l’engagement dans les périphéries humaines et géographiques, la collaboration accrue avec les laïcs, ainsi que l’ouverture ou la relance de missions.

Ces présentations ont marqué un tournant dans le rythme de l’Assemblée : l’heure n’est plus seulement à la réflexion, mais à l’audace de poser des choix clairs.

En marche vers l’avenir

À mesure que l’Assemblée approche de sa conclusion, un esprit d’unité, de foi et d’espérance anime les délégués. Il ne s’agit pas seulement de formuler des orientations : c’est l’âme même de la SMA qui se voit renouvelée.

Les orientations issues de ces travaux seront affinées et intégrées dans le document final de la 22e Assemblée Générale. Ce texte constituera la feuille de route pour les années à venir, fruit d’un discernement collectif guidé par la foi, l’expérience missionnaire et le désir de cheminer ensemble vers un avenir porteur de vie.

Par Dominic Wabwireh