Les Missions Africaines fêtent aujourd’hui le 160ème anniversaire de la fondation de notre congrégation. Notre souhait était de fêter cet événement à Freetown (Sierra-Leone), lieu hautement symbolique pour nous,

c’est là qu’est mort notre fondateur. A peine débarqué, il a donné sa vie pour le monde africain. Notre avion est prévu pour le 9 décembre, nous fêterons cet anniversaire à Freetown dimanche.

Lundi a été une journée forte en témoignages. Nous sommes allés à l’hôpital St Joseph, rencontrer sœur Helena, une survivante de l’épidémie d’Ebola. Cet hôpital a été décapité, les médecins et infirmières qui ont accueilli les premiers malades sont décédés victimes eux aussi de cette maladie. Sœur Helena, libérienne, est revenue au pays pour ses vœux, l’épidémie avait déjà éclaté. À sa descente d’avion, elle n’a pu serrer dans ses bras sa famille qu’elle n’avait pas revue depuis sept longues années. Dans cet hôpital, le virus l’a atteinte, la voilà à nouveau isolée et la mort imminente la menace. Beaucoup de pensées contradictoires se sont affrontées en elle avant l’acceptation de mourir en servant ses frères et sœurs. Une grande émotion dans la voix lorsqu’elle évoque ces instants et ces personnes emportées par la maladie. Elle nous a partagé son expérience en toute simplicité.

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Nous avons rencontré aussi sœur Barbara, chargée du programme sanitaire pour lutter contre cette épidémie. L’épidémie passée, les anciens réflexes reviennent et la protection se relâche. Du passage d’Ébola, il reste tout de même quelques réflexes, celle de la prise de température et le lavage des mains avec de l’eau javellisée. Chez Garry, les enfants logeant à la mission passent tous au contrôle de température avant de se rendre à l’école. Un barrage routier, sur la route venant de Sierra Leone, impose le lavage des mains et la prise de température. Ces gestes prophylactiques préviennent non seulement du virus d’Ébola mais ont fait reculer fortement l’épidémie de choléra très présente dans ce pays.

Hier, nous nous sommes plongés dans l’un des marchés de la capitale, celui-ci a la particularité de s’étaler sur un ou deux kilomètres le long de la route. Beaucoup de couleurs et de bruit. Les sonos tonitruantes se succèdent ne laissant pas un instant de repos à nos oreilles. On trouve de tout sur ce marché, beaucoup de petits vendeurs ambulants, certains n’ont que trois balais à vendre. La plupart des étales sont en fait des brouettes, très pratique pour déplacer sa marchandise tout en la proposant au chaland.

Nous voici déjà à la veille de notre départ pour la Sierra Leone, mais nous partons pour mieux revenir puisque le 15 Décembre, nous allons rejoindre à nouveau le Liberia, cette fois-ci par la voie terrestre en rejoignant Foya où nous attend Éric Aka qui a fortement œuvré auprès de la population décimée par le virus.

Le 8 décembre, à Lyon, c’est la fête des lumières, à Monrovia il y a peu de lumière, le Liberia se fournit en électricité en Côte-d’Ivoire. La signalisation aux carrefours est alimentée directement par des panneaux solaires ainsi que l’éclairage d’une longue avenue, chaque poteau a son propre panneau solaire, l’éclairage aux leds est très faible. Il est six heures du matin, le groupe vient de s’arrêter, je vais continuer mon message à la lampe torche. Bonne fête à tous…

Gerard Sagnol, sma