À en croire les habitués des Assemblées Générales SMA, la 20ème fut celle où non seulement le nom du Fondateur a été le plus cité, mais aussi où ses écrits ont été fortement exploités comme lignes de méditation quotidienne.

Ce choix va dans le sens d’un enracinement radical actuel dans la Société pour vivre la mission selon l’esprit qui animait Mgr Melchior de Marion Brésillac. Poursuivre l’aventure de Brésillac était déjà le souci du co-fondateur, le Père Augustin Planque. Ce dernier partageait totalement les idéaux et perspectives d’avenir du Fondateur : ‘‘Apporter l’Évangile dans les régions les plus abandonnées de l’Afrique, avec un engagement à faire croître le clergé locale’’.

L’AG 2013 a insisté sur le charisme de la SMA qui est : d’être missionnaire, être envoyé vers les abandonnés – surtout en Afrique –. De nos jours le terme abandonné peut se référer à tant de situations. Et voilà où nous en sommes. D’aucuns diront que 90% des confrères ne sont pas en mission puisque vivant dans des paroisses établies en Afrique ou ailleurs, bien occupés à gérer des situations de pastorales dites diocésaines.

La réouverture de Freetown a été souhaitée par le Conseil Plénier 2006 et elle est devenue effective en octobre 2012. Encore peut-on se demander ce qu’ils font de différent, puisqu’ils ne sont ni avec les mutilés ni avec les déplacés de guerre… Déjà à propos de la présence de la SMA en Algérie, il y avait des confrères qui s’y étaient opposés et voici ce que Planque leur avait écrit : ‘‘Ceux qui ne peuvent plus supporter les missions lointaines, seront heureux de trouver un emploi qui est encore mission pour l’Afrique’’.

Malgré ces questionnements, il est important de noter que la manière de faire mission est ce qui nous caractérise en tant que membres de la SMA .  Que cela soit dans une paroisse en ville en Afrique ou ailleurs, ou en première évangélisation, perdue dans une forêt avec les pygmées, la mission souhaitée par Brésillac ne serait-elle pas de faire sentir aux gens que nous servons qu’ils sont aimés de Dieu quelle que soit la situation dans laquelle ils vivent ?

L’AG 2013 a cherché à mettre cette vision en action, en réengageant la Société dans la première évangélisation dans les zones aussi autant rurales qu’urbaines, partout où fait défaut la connaissance de l’Evangile. Elle a souligné également l’engagement de la SMA auprès des plus abandonnés en travaillant pour JPIC parmi les marginalisés en Afrique et ailleurs dont les 2/3 sont des femmes. Il faudrait donc une ampliation de l’esprit missionnaire pour apporter l’Évangile dans les régions les plus ‘‘abandonnées’’. C’est cela qui explique la présence des confrères auprès des enfants de la rue, des péripatéticiennes, des immigrés et de ce  retour à Freetown.

Le 25 juin prochain verra une autre célébration, celle de l’entrée de Brésillac dans la vie éternelle, une date de renouvellement pour nous SMA. Certes, l’AG 2013 a tracé des lignes de conduites afin d’assumer l’héritage de nos prédécesseurs. Brésillac et nos prédécesseurs ont fait face à des défis propres à leur temps. Ils ont dû choisir en ayant des priorités claires.

En se basant sur les synodes Africae Munus  et la Nouvelle Evangélisation, l’AG 2013 face aux défis actuels de l’Eglise universelle, s’est tracée des priorités pour ne pas perdre de vue l’essence même de notre charisme. C’est à chaque membre d’actualiser au quotidien, l’Evangile à la manière radicale et humaine de Brésillac.

La 20ème Assemblée Générale a été vécue dans un esprit de prière où l’invocation mariale a été quotidienne, rappelant la présence de celle qui était au Cénacle avec les apôtres avant leur départ en mission. Tous priaient en chœur, visiblement saisis par cette spiritualité apostolique centrée sur l’eucharistie célébrée chaque jour à 12h.

Paul Amegashie
Rome, le 25 mai 2013