La flamme de la 20^ème Assemblée générale s’est éteinte le 3 mai passé. Comme le précisaient les constitutions, le but de l’AG est de « veiller sur le patrimoine de la Société, d’évaluer sa vie et son travail, en vue de renouveler ses énergies dans la poursuite de sa mission, de planifier l’avenir et d’élire le supérieur général et son Conseil pour le mandat suivant. »

Durant 25 jours, nous avons essayé de travailler en suivant cette orientation. Cet article n’a pas la prétention de vous faire un rapport ou un compte rendu complet, mais de vous partager simplement mes impressions puisque c’était ma première participation à une A.G.

Une rencontre fraternelle
« C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle » ; ce proverbe, inscrit sur l’autel au moment de la messe d’action de grâce, illustrait vraiment les fruits de cette Assemblée. Elle exprime l’idée de continuité et d’authenticité. L’ancienne corde n’est pas rejetée parce qu’elle n’est pas encore usée. Elle sert de base solide, de fondation durable pour celle qui la relie. Durant toute cette Assemblée, nous avons vécu une véritable fraternité, une « fraternité d’un moment », mais une fraternité internationale et interculturelle. Une fraternité dans laquelle chacun se trouvait à l’aise, une fraternité où les membres des jeunes entités avec leur dynamisme ont su trouver leur place aux côtés de ceux des Provinces et Districts pleins d’expériences dans le partage, le travail, la prière et dans un vivre ensemble harmonieux. Dans les travaux en groupe, par exemple, les habitués des A.G. ont été comme des locomotives pour nous aider à avancer. N’est-ce pas la meilleure manière de passer le témoin ? Oui, ce fut vraiment une rencontre fraternelle. 

 Cette fraternité s’étendait à tous les membres de la Société, dans la mesure où on pouvait avoir les nouvelles des uns et des autres, et aussi par la communion spirituelle des confrères qui priaient pour le bon déroulement de l’Assemblée ; nous avons reçu beaucoup de lettres et messages dans ce sens.

Un regard vers l’avenir
Pour la première fois, un nombre important de confrères des Districts-en-Formation sont intervenus durant les travaux de l’Assemblée, ce qui nous a permis de regarder l’avenir autrement. C’est peut être pour la SMA un nouveau printemps ou simplement un signe d’espérance. « C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle » ; juste une anecdote : bien que nous ayons opté pour une nouvelle méthode de travail « sans papier », nous l’avons tous bien appréciée. Cependant, nous étions presque tous d’accord pour reconnaître que l’utilisation du papier dans certains domaines, comme celui des finances, est indispensable, ce qui nous permettrait de tisser « la nouvelle corde au  bout de l’ancienne » ou encore  « la nouvelle méthode au bout de l’ancienne ».

Aussi, une nouvelle équipe, composée de quatre membres, fut constituée, deux des Provinces et deux des D.F, pour étudier les défis pour les 6 prochaines années. Dans cette équipe figurait certainement l’un des plus jeunes délégués dans l’histoire de la SMA. Nous étions satisfaits de ceux que nous avons choisis démocratiquement, confiants dans le travail qu’ils fourniront pour la mission qui sera confiée à notre Société.

Un retour à l’essentiel
L’une de nos préoccupations, avant et pendant l’Assemblée, était de savoir comment travailler efficacement avec les ressources en finances et en personnel dont nous disposons ? « La sagesse, dit Roselyne Dupont-Roc, est une maîtresse de vie pour les humains, leur proposant un vivre ensemble harmonieux devant Dieu ». Cette sagesse nous a guidés tout au long de l’A.G. et personnellement, je trouve dans le système de « l’intégration ou de l’incorporation » un moyen d’atteindre une vie ensemble plus harmonieuse et plus d’unité dans la SMA. C’est ainsi qu’a pu être admis le principe suivant : « Lorsqu’un membre est nommé dans une Région, il entre dans le système administratif du District-en-Formation à part entière, avec les droits et les obligations; mais il garde aussi son appartenance à son entité d’origine dans laquelle il jouit aussi des droits et des obligations. » Bien sûr, nous avons pu noter l’hésitation de certains délégués. Mais nous avons dans ce principe la clé pour vivre vraiment ensemble.

Toutefois, nous signalons que l’incorporation n’est pas une nouveauté de l’AG 2013. Le cas du Père Nestor Nongo-Aziagbia en est un bon exemple : avant d’être nommé évêque, il était responsable du district de Strasbourg. De même, aujourd’hui, grâce à l’incorporation, le père Justin Kette (District-en-Formation de la Baie du Bénin) et moi-même (District-en-Formation du Golfe du Guinée), avons été élus délégués à l’AG. Les confrères, respectivement du District de Strasbourg et de la Province de Lyon, nous ont élus pour les représenter. Ce qui se fait déjà dans les Provinces et Districts, n’est-il pas possible de le réaliser dans les Districts-en-Formation ?  

L’autre décision prise au cours de cette Assemblée est le renforcement du rôle du supérieur général et de son Conseil. « Avec l’internationalisation grandissante que vit la SMA aujourd’hui et pour une coordination des nominations et des projets missionnaires adaptés, le supérieur général et son Conseil coordonneront  le personnel et le projet. » (AG 2013) 

Les implications de ces nouveautés nous aideront à plus de rapprochement, plus de solidarité et à une vie communautaire enrichie. L’unité, de et dans la SMA, doit être approfondie. Car la situation que vivent les Provinces et les Districts aujourd’hui doivent nous aider à construire l’avenir de la SMA et de sa mission. Il faut effectivement « tisser au bout de l’ancienne corde, la nouvelle. »  

Avec cette unité, nous avons trouvé la nécessité de collaborer davantage avec les autres : religieuses et laïques associés, avec qui nous avons des relations. Un exemple palpable est la communauté de Chaponost qui travaille avec des laïcs et les sœurs de Menton. C’est bien dans la ligne de l’A.G. : « Concevoir des moyens de collaborer avec les sœurs NDA, avec d’autres congrégations créées par les membres sma et avec d’autres communautés religieuses pour approfondir notre spiritualité de la mission afin de la vivre pleinement ».

L’AG 2013, c’est un tournant
L’introduction de l’enquête préparatoire à l’Assemblée générale 2013 « la SMA, pour quelle mission ? » (Bulletin n° 138) affirmait: « la mission est en crise et doit se renouveler ». Sans être une révolution, les travaux de la 20^ème Assemblée générale nous ont permis de poser des bases pour continuer dans la sérénité notre mission. Personnellement, j’ai trouvé dans cette Assemblée un surcroît de solidarité, de communion et de collaboration. Il nous faudra alors repartir du fondateur, approfondir notre spiritualité et notre charisme pour nous ouvrir davantage aux plus abandonnés du monde qui nous entourent aujourd’hui.

Père Laurent Oré, sma