Dans le tourbillon des affectations et nominations qui agitent régulièrement les eaux calmes des diocèses, congrégations religieuses et instituts de vie apostolique au sein de l’Église catholique, émerge une question lancinante : la vie consacrée est-elle véritablement une réponse à l’appel de Dieu ou la concrétisation d’un dessein personnel ?

Cette interrogation, aussi vieille que l’institution religieuse elle-même, résonne de manière particulièrement poignante dans l’œuvre récente du Père Elysée KOFFI Banouakon, membre de la Société des Missions Africaines (SMA). Dans son essai intitulé « Le Paradis de l’Enfer: La vie consacrée, une réponse à un appel ou une réalisation d’un projet personnel? », le Père KOFFI soulève des questions cruciales sur la nature et la motivation de l’engagement religieux.

Né le 1er septembre 1985 à Presso S/P Koun-FAO en République de Côte d’Ivoire, le parcours du Père KOFFI est à la fois remarquable et éclairant. Ordonné prêtre le 1er juillet 2017, il a arpenté des sentiers intellectuels et spirituels riches, culminant dans une Licence en Philosophie obtenue à l’UCAO et un Bachelor en Théologie du SS/PP Major Seminary à Ibandan, au Nigeria; sans oublier sa certification en Diplomatie et Relations Internationales, ainsi qu’en Gestion de Projet. Sa formation, marquée par la diversité des domaines qu’il a explorés, est le reflet d’une quête incessante de vérité et de sens.

Mais au-delà des titres et des diplômes, c’est la profondeur de ses questionnements qui interpelle. La vie consacrée, selon lui, est un appel divin, un engagement sacré qui transcende les contingences matérielles et les aspirations terrestres. Toutefois, dans un monde où les valeurs spirituelles sont souvent reléguées au second plan, il est tentant de voir dans la vie religieuse une voie vers la réalisation personnelle ou même une ascension sociale.

Le Père KOFFI met en lumière le défi constant auquel sont confrontés les serviteurs de Dieu : celui de rester fidèles à leur vocation première, malgré les pressions du monde extérieur et les tentations de l’ego. La « sequela Christi », la suite du Christ, ne peut être réduite à une simple posture ou à un titre honorifique. Elle exige un abandon total de soi, une disponibilité sans faille au service de l’Évangile.

Dans un contexte où la gestion de l’intendance des ouvriers de la moisson du Seigneur peut parfois se confondre avec des ambitions personnelles, le Père KOFFI rappelle avec force l’impératif moral qui sous-tend toute vocation religieuse : le salut de l’homme, dans sa totalité, est l’objectif ultime de tout engagement ecclésiastique. En ce sens, la vie consacrée est bien plus qu’un projet individuel ; c’est une réponse à l’appel de l’Autre, un don de soi au service de la communauté humaine tout entière.

En tant que Chargé de l’Animation Missionnaire et Vocationnelle et Prêtre Exorciste dans le diocèse de Lyon, en France, le Père KOFFI incarne ces valeurs avec conviction et dévouement. Au-delà de ses fonctions officielles, il est également un éducateur engagé, travaillant auprès des Guides d’Europe et des Scouts et Guides de France. Son engagement envers la jeunesse et son investissement dans la formation des futurs leaders spirituels témoignent de sa vision holistique de la vie consacrée.

À travers son œuvre, le Père KOFFI nous invite à une profonde introspection, à un examen de conscience collectif sur la nature de nos vocations et de nos responsabilités. Dans un monde en quête de sens et de direction, ses mots résonnent comme un appel à retrouver l’essence même de notre engagement spirituel, au-delà des contingences matérielles et des ambitions personnelles.

En conclusion, Le Paradis de l’Enfer du Père. Elysée KOFFI, sma, se présente comme une voix éclairante dans le débat complexe sur la vie consacrée. À travers ses réflexions profondes et son expérience vécue, il nous rappelle que la véritable vocation religieuse n’est pas un chemin vers l’accomplissement individuel, mais une réponse humble à l’appel divin, une offrande de soi au service de l’humanité tout entière.