Du Bénin au Puy-en-Velay : un été de grâce et de mission

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Fr. Charlemagne Bonou, a missionary of the Society of African Missions (SMA), serves in the Diocese of Kandi in northern Benin, at Saint-Charles Lwanga Parish in Ségbana.

« Le confessionnal est devenu pour moi une école de compassion : chaque pèlerin, chaque histoire m’a rappelé que la miséricorde de Dieu n’a pas de frontières. »

Missionnaire de la Société des Missions Africaines (SMA), le Père Charlemagne Bonou exerce son ministère dans le diocèse de Kandi, au nord du Bénin, à la paroisse Saint-Charles Lwanga de Ségbana. Cet été, il a vécu une expérience spirituelle inédite : un mois au Puy-en-Velay, l’un des plus anciens sanctuaires marials d’Europe. Ce temps de prière, de service et de rencontre l’a profondément marqué et a ravivé son élan missionnaire.

Le Puy-en-Velay, un haut lieu de pèlerinage

Depuis le Moyen Âge, la cathédrale du Puy-en-Velay attire des foules de pèlerins, fascinés par son architecture, par la statue monumentale de Notre-Dame de France, par son sanctuaire Saint-Joseph et par ses liens historiques avec le Mont-Saint-Michel.

« Entrer dans cette cathédrale, c’est être enveloppé par des siècles de prière », témoigne le Père Bonou. Chaque soir, la messe dans la chapelle du Saint-Sacrement, suivie de l’adoration eucharistique, fut pour lui un moment de ressourcement spirituel. « L’Eucharistie était le centre de mes journées et le cœur battant de mon séjour. »

L’écoute comme mission

Au-delà de la prière, le Père Bonou a été profondément marqué par le ministère de la confession. Assis dans le silence du confessionnal, il a accueilli des pèlerins venus de tous horizons, chacun portant son histoire, ses blessures et ses espérances.

« C’était pour moi une véritable école de compassion », confie-t-il. « J’ai touché du doigt la puissance de la miséricorde divine et la beauté de la réconciliation. Chaque personne rencontrée m’a révélé quelque chose de l’amour infini de Dieu. »

Pour ce missionnaire habitué à parcourir les villages béninois, se laisser rejoindre par des pèlerins européens fut une grâce inattendue, un signe concret de l’universalité de l’Église.

La ferveur mariale au sommet

Le point culminant de ce séjour fut sans doute la solennité de l’Assomption, le 15 août. Après la célébration à la cathédrale, la procession de la Vierge noire dans les rues de la ville a rassemblé une foule joyeuse et fervente.

« Ce fut un moment bouleversant, une manifestation tangible de la foi vivante du peuple de Dieu », se souvient-il avec émotion. Le rosaire quotidien, les veillées d’adoration et les processions ont nourri sa dévotion mariale et recentré son ministère sur l’essentiel : conduire les âmes vers le Christ à travers Marie.

Un ministère renouvelé

Le Père Bonou exprime une gratitude particulière envers le recteur du sanctuaire, le Père Ollu, et son équipe, ainsi qu’à la province SMA de Lyon qui a rendu possible ce temps de mission. « Leur accueil chaleureux et leur soutien fraternel ont été un grand signe de communion ecclésiale », souligne-t-il.

À son retour à Ségbana, il dit avoir retrouvé un souffle nouveau : « Ce séjour m’a enrichi humainement et spirituellement. Je rentre avec un cœur renouvelé, prêt à servir ma communauté avec plus de joie et de disponibilité. »

L’universalité de l’Église en action

Ce témoignage illustre la beauté d’une Église qui transcende les frontières : un missionnaire africain appelé à servir dans un sanctuaire européen, avant de repartir vers son peuple en Afrique. Le Puy-en-Velay, carrefour de pèlerins venus du monde entier, devient ainsi le symbole d’une Église universelle, où chacun reçoit et donne à la fois.

« Le repos est sacré », conclut le Père Bonou. « Au Puy, j’ai redécouvert la joie de me reposer en Dieu, pour mieux repartir en mission. »

Par Dominic Wabwireh

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