Quand le père Aupiais rentre en congé en 1926 pour continuer sa Mission dont un aspect important est la réhabilitation de l’Afrique qu’à cette époque on dénigre facilement : les Africains, et les colonisés en général, sont des sauvages et des païens ; à l’administration de civiliser, à l’Eglise d’évangéliser. Mais pour Aupiais, l’Eglise doit s’associer à cette mission de civilisation. Mais qu’entendent alors Aupiais et ses contemporains par civilisation ? Pour eux, la civilisation c’est d’abord l’amélioration des conditions d’existence matérielles par l’accès à l’instruction, à des soins de santé plus performants …, sous la tutelle de la France. Aupiais a réussi puisque ses anciens élèves de Porto-Novo ont été admis dans les écoles du Gouvernement général de l’AOF à Dakar, ont obtenus des places de confiance dans l’administration coloniale ou les maisons de commerce …, se sont ouverts sur le monde extérieur. Ils sont devenus ce qu’il appelle des Elites. Une partie des textes rend compte de cette œuvre civilisatrice de la France et de l’Eglise qui a formé ces Elites. Une autre partie dénonce par contre les conditions dans lesquelles se fait cette colonisation, en s’élevant contre ses abus et ses excès à la suite des rapports du Bureau International du Travail de Genève, sur le travail forcé et non rétribué, les déplacements ou regroupements de population… qui pour lui sont contreproductifs. Cela lui valut bien des critiques et des inimitiés, et fut peut-être à l’origine de ses d éboires en 1931. Le père Francis Aupiais est né en 1877 à Saint-Père en Retz au diocèse de Nantes (France). Il est ordonné prêtre de la Société des Missions Africaines, en juin 1902. En octobre 1903, il est envoyé en mission au Dahomey (Bénin actuel). A son retour en congé en 1926, il continue sa mission de réhabilitation de l’Afrique ; un an après, il est nommé provincial ; en 1931, son mandat ne lui est pas renouvelé et il devient supérieur du petit séminaire de Baudonne. L’assemblée de 1937 l’élit comme provincial, il le restera jusqu’à son décès en décembre 1945, après avoir été élu député du Dahomey-Togo à l’Assemblée Constituante.