Carlo Zappa est un missionnaire encore peu connu : vous avez en main la première biographie qui lui est consacrée, à l’occasion du centenaire de son décès au Nigeria en 1917. Et pourtant, les documents qu’il laisse derrière lui sont nombreux… qui nous permettent de reconstituer l’œuvre originale qu’il a accomplie.
Il naît à Milan en 1861. Désireux de devenir missionnaire, il entre dans la Société des Missions Africaines, à Lyon, où il est ordonné prêtre en 1884. L’année suivante, il est envoyé au Nigeria, dans une mission qui vient d’être créée : le Haut-Niger. Il va y passer 32 ans, ce qui est un record à une époque où beaucoup de missionnaires meurent après deux ou trois ans de présence.
En 1896, Rome lui confie la charge de Préfet apostolique, c’est-à-dire responsable de tous les agents pastoraux de sa Préfecture. Il aura jusqu’à vingt prêtres et huit Sœurs sous ses ordres. Ces pionniers ont conscience d’ouvrir la voie : « Nous sommes ici, nous les premiers apôtres du pays, pour poser des bases, pour donner à nos stations une impulsion dont dépendra l’avenir de la Mission. »
Il croit beaucoup à l’action des catéchistes dans les villages. Mais ces chefs de famille, il faut les prendre en charge au plan financier. Alors, il rédige de nombreux articles pour rapporter les beaux résultats obtenus par des catéchistes… et il les fait publier dans les bulletins missionnaires d’Europe… qui lui obtiennent quelques dons. Ses récits, rédigés sur un ton alerte et plein d’humour, sont très appréciés.
Il est assez intelligent et courageux pour changer de comportement quand il voit que les circonstances ont changé. Lui qui s’est longtemps opposé aux écoles finit par s’y convertir et par les multiplier, à la demande pressante de nombreux parents. De même, il va conduire Paul Emecete vers le sacerdoce, à une époque où bien peu de gens croient au clergé indigène.